L’équipe de Patrick Mehlen du laboratoire Apoptose, cancer et développement (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / Centre Léon Bérard) qui travaille sur différentes molécules impliquées dans la régulation des cancers a découvert que la netrin-1, est capable de se lier à un récepteur inhibant le développement
Des études in vitro ont permis d’observer que la présence de netrin-1 dans le milieu extracellulaire et sa fixation au récepteur APP inhibait la formation du peptide toxique amyloide beta. En collaboration avec le Buck Institute for age research, aux Etats-Unis, les chercheurs ont travaillé in vivo sur des souris modèles qui développent la maladie d’Alzheimer. Ils ont injecté, via des petites pompes, de la netrin-1 dans leurs cerveaux. Ils ont observé que cette infusion de netrin-1 permettait non seulement d’inhiber la formation du peptide amyloide dans le cerveau des souris malades mais aussi de rétablir des capacités cognitives initialement perdues.
La netrin-1 pourrait être un candidat potentiel pour traiter la maladie d’Alzheimer. Pour exploiter ces résultats, un brevet entre le CNRS et le Buck Institute a été déposé en février 2006 et une licence a été cédée à une société américaine spécialisée dans les maladies dégénérative (NTI corp) en mars 2008. Une collaboration entre NTI, le Buck Institute et le CNRS cherche aujourd’hui à développer un mimétique de la netrin-1, c’est-à-dire un composé structurellement identique qui mimerait son activité, comme médicament anti-Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales. Principale cause de démence chez les personnes âgées, la maladie touche environ 25 millions de personnes à travers le monde. Elle se caractérise entre autres par la formation dans le cerveau des malades de plaques, appelées plaques séniles ou amyloides qui provoquent progressivement la mort des neurones dans l’ensemble du cerveau et plus particulièrement dans deux régions impliquées dans les processus d’apprentissage et de mémorisation. Ces plaques résultent de l’agrégation d’un composé toxique, le peptide amyloide beta qui provient du clivage enzymatique anormal d’un récepteur de la membrane plasmique des neurones appelé APP (Amyloïd protein precursor).
Bibliographie
Netrin-1 interacts with amyloid precursor protein and regulates amyloid-b production. FC Lourenc, VGalvan, J Fombonne, V Corset, F Llambi, U Mu¨ ller, DE Bredesen and P Mehlen
Cell Death and Differentiation.