L’Académie de Médecine a publié le 16 février un communiqué à la suite de deux décisions de justice ordonnant le démontage d’antennes relais. Le 16 février le Tribunal de grande instance de Carpentras (Vaucluse) condamnait un opérateur à démonter une antenne à Châteauneuf-du-Pape. Le 4 février Bouygues Télécom était condamné par la Cour d’appel de Versailles à démonter une antenne à Tassin-la-demi-Lune (Rhône).
Dans les deux cas, la justice invoquait le doute et le principe de précaution. L’Académie nationale de Médecine rappelle que les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition « aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables » : « être exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant 30 secondes.
L’OMS et le Scenihr (1) se sont prononcés unanimement rappelle l’Académie, sur l’absence de risque de ces antennes. L’Académie rappelle « qu’aucun système sensoriel humain permettant de percevoir ce type de champ n’a été identifié. C’est pourquoi la quasi-totalité des études sur l’électro-hypersensibilité ont montré que les sujets concernés, bien que manifestant des troubles variés en présence de dispositifs émetteurs de champs électromagnétiques, sont incapables de reconnaître si ces dispositifs sont actifs ou non »
Angoisse et phobie
L’Académie estime que les effets des installations relèvent davantage de causes psychologiques que de mécanismes physiologiques. « L’angoisse ou la phobie en présence d’émetteurs de champs électromagnétiques peuvent être réelles et justifier une prise en charge adaptée. Mais l’Académie déplore que ces troubles, pouvant entraîner de graves handicaps sociaux, soient utilisés à des fins contestables au détriment des intéressés. En revanche, elles rappellent que les téléphones mobiles, et donc les antennes, permettent de sauver chaque année des centaines de vies humaines»
Michèle Rivasi, tête de liste Europe Ecologie estime que la position de l’Académie ne tient pas compte du rapport BioInitiative. Michèle Rivasi, vice-présidente du CRIIREM (centre de recherche et d’information indépendante sur les rayonnements magnétiques) conteste la prise de position de l’Académie. Elle estime que le rapport (http://www.bioinitiative.org) publiée par l’Agence Européenne de l’Environnement qui a montré que les normes utilisées sur la téléphonie mobile étaient obsolètes et qui a conduit le parlement européen à adopter en septembre 2008 une résolution visant à les renforcer. « En France ces normes sont de 41 volts par mètres pour le GSM, donc bien trop élevées et sans comparaison avec les 0,6 volts par mètre préconisés par tous les scientifiques indépendants et les associations concernées, pour éviter la nocivité sur la santé de l’entourage » Pour l’Académie, le rapport a été pourtant récusé par des autorités légitimes en la matière comme le Health Council des Pays Bas.
Michèle Rivasi souhaite de son côté que le dossier des antennes relais soit lors de la table ronde sur la téléphonie mobile annoncée par le gouvernement pour le 26 mars 2009.
Pour lire le communiqué :
http://www.academie-medecine.fr/evenements.cfm
Pour en savoir plus sur le SCENHIR :
Le Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks (SCENIHR) est un des trois comités indépendant sur les questions non alimentaires en lien avec le Direction de la Santé et de la Protection des Consommateurs de la Commission Européenne. Il donne des avis scientifiques sur les nouvelles technologies, les matériels médiaux, les risques à partir de procédures fondées sur “l’excellence scientifique, l’indépendance et la transparence”.
ec.europa.eu/comm/health/ph_risk/committees/04_scenihr/04_scenihr_en.htm .