Certaines nuits de printemps, il y a quelques années, les deux bivouacs autorisés le long de l’Ardèche, accueillaient chacun 2000 campeurs. Alors qu’ils ne devaient en accueillir que 250 selon un décret pris par les pouvoirs publics pour tenter d’organiser l’énorme flux de randonneurs. Depuis, le flux a été endigué, plutôt efficacement. Il faut dire que chaque année, ce sont entre 200 000 et 220 000 randonneurs qui suivent le fil de l’eau en ramant, le plus souvent en louant une embarcation. Le descente de l’Ardèche est le nerf de l’activité économique locale. Les loueurs d’embarcation ont trouvé la potion amère, mais la crue de visiteurs a été canalisée. La fréquentation maximale des bivouacs a été ramenée à 750 campeurs , puis à 500. « On ne descend plus qu’une barque par semaine pour emporter ce que les campeurs ont laissé,. Il y a quelques années, on rapportait le contenu de trois barques» explique Didier Boulle, directeur de la Réserve satisfait de voir les comportements évoluer dans le bon sens. Bivouacs: une lourde charge Cette maîtrise ne permet pas de répondre aux objectifs de protection d’espèces que se fixe la réserve, ( voir encadré plus bas) mais cela préserve quelques milieux de dégradations irréversibles. La gestion des bivouacs reste quand même une lourde affaire. Elle occupe plusieurs des quinze salariés de la réserve à plein temps, tous les jours, de Pâques au 15 octobre, période en dehors de laquelle la fréquentation des bivouacs est interdite. La Réserve assure l’entretien des deux sites, alimentés en eau potable, qui disposent chacun d’une station d’épuration pour les eaux usées. La réserve doit exercer une surveillance, et par exemple délivrer les autorisations. Ce ne sont plus les loueurs d’embarcation qui vendent les places dans les bivouacs. Répartition Etat-Région Mais pour desserrer un peu la contrainte, la Réserve étudie le projet d’un accroissement de la fréquentation des bivouacs qui pourrait remonter à 500 campeurs quelques nuits dans l’année. C’est dans ce cadre que la Région va intervenir. En effet la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, et son décret d’application du 18 mai 2005, ont réparti les compétences en ce qui concerne les Réserves Naturelles Nationales, du ressort de l’Etat et les Réserves Naturelles Régionales relevant des Régions. La Région apporte un soutien aux gestionnaires de Réserves Naturelles Nationales, limité en accord avec l’Etat aux seuls volets animation et accueil du public inclus dans le plan de gestion de la réserve. Financement des départements L’Etat apporte un financement de149 000 euros par an. Le Conseil général de l’Ardèche accorde chaque année une subvention de fonctionnement de 131 000 € au Syndicat de gestion des Gorges de l’Ardèche. Le département du Gard apporte 35 000 euros. En 2007, l’Ardèche a apporté une subvention exceptionnelle de 65 000 € pour des études dans le cadre de la révision du Décret de la Réserve naturelle des gorges de l’Ardèche. Sur les crédits Espaces naturels sensibles, le Conseil général de l’Ardèche participe aussi dans le cadre d’une convention “Ardèche Nature” 2006-2010 à des actions inscrites au plan de gestion pour l’amélioration de l’accueil sur les bivouacs, la connaissance du patrimoine (étude coléoptères, genévrier de Phénicie, cartographie des habitats), la valorisation et sensibilisation (beau livre, fête de l’Alose, outils communication. Cette convention prévoit un financement maximum de 170 000 € de ces actions sur cinq ans. La subvention régionale est plafonnée à 10 000 € par Réserve et par an. En visite à la réserve le 5 novembre, Jean Jack Queyranne a annoncé que la Région financerait à hauteur de 5000 euros, l’étude pour l’accroissement de l’accueil dans les bivouacs. La Région financera à hauteur de 4600 euros, des emplois ‘d’animateurs pédagogiques. La Région pourrait aussi participer à l’actualisation de l’exposition de la maison de la Réserve. Aigle de Bonnelli et vautour percnoptère La Réserve Nationale des Gorges de l’Ardèche a pour objectif la conservation du patrimoine naturel et culturel, l’accroissement de la diversité biologique. Elle abrite deux espèces objets de mesure de développement, le vautour percnoptère et l’aigle de Bonelli. Depuis des années des efforts sont réalisés pour le maintien de ces espèces, avec notamment la création de garennes artificielles pour accroître la population de lapins. Mais la population stagne avec un couple de Bonnelli, et la concurrence de vautours fauves venant du Vercors ou des Baronnies alors que les grands corbeaux occupent aussi les milieux. Les espaces à protéger sont vastes. Une zone Natura 2000 s’étend en effet sur une partie de la vallée dans le secteur de Vallon Pont d’Arc et sur plus de 2000 hectares de plateau. Sur ce dernier, la déprise agricole a fermé les milieux. Le chêne vert progresse partout. Et il a fallu inciter un éleveur à faire paître des vaches , après broyage, pour lutter contre l’envahissement par le chêne.
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