La santé des abeilles mobilise toujours autant, car la situation des colonies demeure inquiétante. La saison apicole a été très mauvaise l’été dernier, et l’apiculture reste confrontée à de sérieuses difficultés, la santé des abeilles, fragiles par un environnement nuisible où, pour l’ADARA les insecticides ont une large part de responsabilité.
La Rencontre organisée ce mardi a réuni des apiculteurs de tout Rhône-Alpes, mais aussi d’autres régions, Midi-Pyrénées par exemple. Des exposés ont été présentés sur les travaux menés par l’ADARA. L’une des préoccupations de l’association demeure depuis plusieurs années, le rapprochement entre apiculteurs et agriculteurs.
L’ADARA entend nouer avec les agriculteurs des actions de sensibilisation et de coopération. Mais ces actions ne provoquent pas toujours des retours dynamiques de la part des agriculteurs.
Un monde agricole de plus en plus sensible
Le monde agricole est de plus en plus sensibilisé, comme l’a rappelé Yves François, de la Chambre d‘agriculture de l’Isère, membre de la FDSEA, qui produit des semences dans la région de Creys Mépieu. « Les agriculteurs utilisent seulement des produits homologués, et il ne faut pas croire qu’ils les utilisent en trop grandes quantités, car ils font des économies. Le programme Ecophyto, qui réduit le nombre de produits phytos, a d’ailleurs entrainé ces culture orphelines, comme la lavande pour laquelle, il n’existe pus de traitement efficace autorisé.”
Une nouvelle fois les entreprises de l’agrochimie ont été sur la sellette. Un représentant de la société SYNGENTA a eu beau plaider sa bonne foi en expliquant les recherches menées par l’entreprise, il a été critiqué par de nombreux apiculteurs.
En effet, au-delà de mauvais usages et d’accidents, les apiculteurs et certains agriculteurs bio sont convaincus que, même utilisées conformément aux règles, des molécules phytosanitaires, comme les néonicotinoïdes peuvent avoir des effets délétères sur l’abeille. Ces molécules ne tuent pas les abeilles mais seraient susceptibles de provoquer des désordres cérébraux qui nuiraient l’apprentissage, à la transmisson des information entre insectes. Les effets cocktail des molécules sont aussi fortement en cause.