En 2024, les concentrations annuelles de particules fines et de dioxyde d’azote ont été les plus faibles jamais relevées à Genève, seules les concentrations en ozone restent supérieures aux niveaux légaux. Cette évolution très positive s’inscrit dans la tendance favorable globale dans le suivi des polluants atmosphériques depuis plusieurs années.
Chaque année, l’Etat de Genève publie un bilan détaillé de la qualité de l’air, synthèse de toutes les données relatives aux polluants atmosphériques durant l’année précédente, document de référence du suivi de l’environnement genevois . L’analyse détaillée montre que la qualité de l’air mesurée en 2024 s’inscrit nettement dans la tendance favorable notée ces dernières années, avec de nouvelles avancées inédites.
Des résultats favorables
Deux polluants historiques marquent cependant à nouveau le pas. Le dioxyde d’azote et les particules fines sont à la baisse par rapport à 2023 avec des concentrations les plus faibles jamais relevées à Genève. L’ensemble des prescriptions légales pour ces polluants a été respecté en 2024 nonobstant le passage sur l’Europe de l’Ouest de nuages de sable du Sahara la fin de mars 2024, qui a entraîné, aussi à Genève, une hausse momentanée des particules fines.
Ozone à la baisse, mais parfois encore excessif
Un seul polluant, l’ozone, ne satisfait pas les exigences légales. Formées lors des longues journées ensoleillées, les concentrations excessives d’ozone sont depuis des décennies un polluant résistant. Le nombre de dépassements des seuils légaux en 2024 est significativement inférieur aux niveaux enregistrés en 2023 ou en 2022, parmi les plus bas relevés depuis 1990. Ce constat positif s’inscrit dans le cadre d’un printemps et d’un été 2024 présentant un temps d’ensoleillement notablement inférieur aux dernières années.
Agir à la source
La tendance favorable des dernières années démontre que les actions d’assainissement de l’air peuvent faire la différence pour protéger la santé et incitent à poursuivre les efforts engagés. Les avancées dépendent d’actions sur le long terme à la source des émissions, notamment dans le domaine des transports, de l’énergie et de l’aménagement du territoire. C’est ce que prévoient la stratégie de protection de l’air 2030 et le plan de mesures OPair, adopté par le Conseil d’Etat le 21 mai dernier dans une version réactualisée. Volontariste et intégrant des actions ciblées dans le cadre de 31 projets, ce plan délibérément transversal vise notamment des améliorations dans les poches du territoire qui demeurent encore en retrait de certains progrès: les zones urbaines et celles situées en bordure des axes à fort trafic. Il propose à cette fin de fédérer l’ensemble des politiques publiques pertinentes pour tendre activement vers des mesures d’assainissement partagées bénéfiques à l’ensemble du territoire. De quoi consolider durablement les améliorations observées toujours plus nettement en faveur de la qualité de l’air à Genève.
L’évolution favorable notée en matière de qualité de l’air à Genève ne permet malheureusement pas d’écarter le risque de pic de pollution, tributaire d’un épisode météorologique défavorable. Ainsi, durant la saison estivale, l’ozone peut présenter des concentrations excessives lors des périodes de fort ensoleillement. Dans de telles circonstances, afin de protéger la santé publique, le canton peut devoir activer le dispositif « Stick’AIR », qui prévoit des mesures progressives, avec la circulation différenciée et, dans un deuxième temps, la gratuité des transports publics. Ainsi, en cas de déclenchement du dispositif, seuls les véhicules arborant un des macarons Stick’AIR autorisés durant l’épisode de pollution sont habilités à circuler au centre de l’agglomération: des éléments à garder à l’esprit en cette période qui marque le début de la saison de vigilance concernant l’ozone.