Qu’est-ce qu’un garde? Un parc naturel régional, une réserve naturelle, un parc national, n’ont pas la même définition du métier. Ou du moins n’avaient pas la même définition. Depuis une année, toutes les structures gestionnaires d’espaces naturels en France ont la même définition. Elles ont un référentiel professionnel unique.
C’est l’aboutissement d’un travail engagé par l’Atelier Technique des Espaces Naturels ( ATEN), un Groupement d’Intérêt Public présidé par Gérard Moulinas, dirigé par Yves Vérilhac,auquel appartiennent réserves, parcs, et autres conservatoires régionaux du patrimoine naturel. L’Etat apporte l’essentiel des financements de l’Atelier qui dispensent formations et expertises.
Le premier pas du référentiel va permettre de voir plus clair dans une série de professions qui emploient environ 5% de tous les actifs du secteur de l’environnement. « Le référentiel unique permettra par exemple de faciliter la mobilité des personnes , les formations” explique André Lechiguero , chargé du projet depuis plusieurs années l’ATEN. « En 2009, nous allons mettre en place un observatoire des métiers de la nature qui pourra fournir des données à la fin de 2009» annonce aussi André Lechiguero.
Aller voir en Europe
Une fois amorcée l’organisation des métiers en France, les responsables de l’ATEN les pouvoirs publics ont voulu voir comment le secteur fonctionnait dans d’autres pays d’Europe. C’est le sens du Forum qui commence ce jeudi à Lyon, avec environ 200 participants venant de Suède, d’Allemagne, d’Espagne, de Belgique, d’Italie, mais aussi de Bulgarie, et même de deux pays qui n’appartiennent pas à l’Union européenne, le Monténégro et la Suisse.
Ce mercredi, les participants se sont rendus sur le terrain, pour visiter trois espaces naturels rhonalpins, le Parc Naturel régional du Pilat, le Parc de Miribel Jonage et l’Ile du Beurre. Ce jeudi, plusieurs tables rondes aborderont des thèmes comme la définition même des métiers de la nature, les nouvelles compétences requises, la formation et la sécurité, le management du changement, la communication, l’impact des politiques européennes sur les compétences, la place des bénévoles ou des volontaires, les retombées des espaces naturels en termes d’emplois.
Plus de diplômés que d’emplois
Les échanges vont sans doute aborder aussi la gestion de l’information sur les métiers de la nature, l’orientation, l’insertion professionnelle des diplômés. Le décalage est énorme entre la demande, les vocations, et les offres d’emplois, insiste André Lechiguero. « Sur 10 titulaires du BTS gestion et protection de la nature, 7 sont perdus de vue quelques années après la fin de leurs études» rappelle André Lechiguero. Les métiers de la nature n’offrent pas de débouchés durables à bien des diplômés. L’Institut Français de l’Environnement rappelle dans une étude publiée en septembre qu’en septembre 2005, le nombre d’élèves en formation dans les métiers de l’environnement du CAP à la licence professionnelle avait cru de 18% contre 4% pour l’ensemble des formations.
Les métiers de la nature connaissent un excès de demande, alors que les emplois parviennent à être débloqués quand des politiques sont mises en place aux niveau des départements ou des régions. Mais il existe aussi des pénuries. Les générations de botanistes, d’hydrogéologues, d’entomologistes formées il y a une quarantaine d’années partent à la retraite et les compétences fortes vont manquer. Or, la nature a besoin d’experts. Qu’il faudra aller chercher, ponctuellement, ici et là, sans tenir compte des frontières.
C’est donc une vision européenne des métiers de la nature qu’il faut mettre en place, au croisement des compétences de la direction générale de l’Emploi et de la direction générale de l’Environnement. Les métiers de la nature ne se résumeront pas à des description de tâches, il faudra prendre en compte des savoir plus pointus. Le forum « Jobs for Nature » de Lyon n’est que le début d’un nouveau chantier.
Il est possible de s’inscrire pour le forum qui dure ce jeudi et ce vendredi ( il se tient à la cité internationale de Lyon) sur le site www.espaces-naturels.fr
Atelier Technique des espaces Naturels, ATEN: www.espaces-naturels.fr
Pour voir l’étude de l’IFEN: http://www.ifen.fr
