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Les villes doivent aussi sauver la biodiversité en péril

Les villes ont un rôle à jouer pour freiner la chute de la biodiversité. C’est d’autant plus urgent que l’humanité s’y concentre, que les villes consomment chaque année des hectares par millions. Dans le seul département du Rhône ( 329 000 hectares) chaque année 1000 hectares disparaissent du fait de l’urbanisation.



Or, il y a urgence comme l’a rappelé ce mardi matin Pierre Jamet, directeur général des services du Département en ouvrant le colloque sur le thème « urbanisme et biodiversité ». Le Département a comme compétences les espaces naturels sensibles et l’agriculture périphérique. Mais par le biais du social, l’extension urbaine, qui fait s’éloigner de plus en plus d’habitants du centre des agglomérations, a un retentissement sur la biodiversité. Le Département du Rhône, très agricole, a beau promouvoir une agriculture péri-urbaine, gérer deux grands parcs ( Lacroix Laval et Bron Parilly), 90 espaces sensibles, il doit aussi avoir un rôle plus global.



Disparition des espèces



Car le péril est grand, comme l’a rappelé Jacques Blondel, écologue, ancien responsable de l’Institut Français de la Biodiversité. « Il n’y a pas d’homme sans non humain» a résumé le directeur de recherche émérite au CNRS en appelant à changer de développement. La biodiversité qu’on connaît mal (1,8 million d’espècesconnues sur peut-être 10 millions, beaucoup d’insectes étant inconnus) s’érode très rapidement. La moitié des espèces pourraient disparaître dans les prochaines décennies sans empêcher certaines espèces vectrices de diverses maladies de prospérer.




Changement de culture



La biodiversité doit donc être protégée pour protéger la survie de l’espèce humaine. Le droit peut-y aider, comme l’a rappelé Jean Untermaier, directeur de l’Institut du Droit de l’Environnement ( Université Lyon 3) par ailleurs président de la Société Nationale de Protection de la Nature ( SNPN). Le droit est partout quand on parle de nature, mais seul, il ne régle rien.


A écouter les interventions de la première partie du colloque, il semble que des décisions sont nécessaires. Mais il semble surtout qu’il faut des changements de culture et de mentalité.



C’est certain, la ville commence à s’ouvrir à la nature, a expliqué Pierre Kermen, universitaire à l’Université Joseph Fourier, ancien adjoint au maire de Grenoble chargé de l’environnement. Autrefois fermé, abrité par des enceintes, la ville admet l’espace vert, utilise la fraîcheur de la végétation, faire rouler le tram sur du gazon. Mais c’est encore insuffisant.



C’est insuffisant entre autre, parce que les urbanistes, architectes, et autres concepteurs ont encore de la nature, une vision ordonnée, maîtrisée, technique. La nature doit entrer dans des plans, des schémas, des effets.



Des naturalistes ont exprimé ce matin une autre vision. Vincent Dams, naturaliste à la FRAPNA du Rhône, a demandé quelle part la nature avait dans les Berges du Rhône, dans le projet Confluence, sur le tracé de la ligne LEA où les trains de l’ancienne ligne de l’Est ont semé des graines par centaines, qui ont rejoint les espèces évadées des jardins. Une diversité incroyable avait poussé de part et d’autre de la ligne qui a été rasée. Vincent Gaget, naturaliste du SMIRIL déplore l’impossibilité du dialogue avec les urbanistes, depuis des années. Les architectes, les communes laissent de multiplier des petits lots hermétiquement clos de murs qui sont autant d’obstacles dans des corridors.



Olivier Frérot, directeur de l’Agence d’Urbanisme du Grand Lyon, coorganisatrice du colloque, a assuré que les urbanistes redoubleraient d’attention pour laisser davantage de place à la nature.



Mais il n’est pas certain que l’urbanisme s’adapte à l’urgence, pour laisser toute sa place à la nature spontanée, à la nature ordinaire. C’est toute une sensibilité qu’il faut faire changer pour laisser aussi entrer en ville, dans les villages, dans les lotissements, dans les parcelles, autour des maisons un peu de nature non domestiquée, refuge d’une biodiversité qui disparaît.



Michel.deprost@enviscope.com



Pour en savoir plus sur le Département du Rhône: http://www.rhone.fr/

Sur l’Agence d’Urbanisme du Grand Lyon : http://www.urbalyon.org/

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