La plus grande étude génétique du cancer du poumon jamais réalisée a été menée par le Centre international de recherche sur le cancer basé a Lyon (France) et deux instituts français leaders dans ce domaine, le Centre national de génotypage (CEA) situe a Evry, et le Centre d’étude du polymorphisme humain a Paris. Des chercheursde 17 autres pays ont participé à cette étude qui a impliqué plus de 10 000 personnes de 18 pays dont la moitié environ avaient un cancer du poumon.
Le cancer du poumon est la cause de décès par cancer la plus fréquente dans le monde : plus d’un million de cas sont diagnostiqués chaque année. Jusqu’à maintenant, aucun des variants génétiques communs qui causent la maladie n’avait été identifié.
Les chercheurs ont identifiéune région d’ADN génomique qui contient des variants particulièrement fréquents chez les patients par rapport aux témoins. Les porteurs de ces variants en un seul exemplaire (1 Européen sur 2) sont 30% plus susceptibles de développer un cancer du poumon, par rapport aux non porteurs. Les porteurs de deux copies (1 Européen sur 10) sont 80% plus susceptibles de développer la maladie. La région génomique où sont situés les variants créateurs de risques, contient plusieurs gènes qui interagissent avec la nicotine et d’autres toxines du tabac grâce à des récepteurs sensibles aux substances de la fumée. Les variants identifiés peuvent aussi accroître le risque de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
Intervenir au niveau des gènes
Les stratégies de traitement actuelles du cancer du poumon ( chirurgie, chimiothérapie) sont limitées et seulement 15% des patients environ survivent 5 ans après le diagnostic. L’identification des gènes qui jouent un rôle dans le cancer du poumon permet d’identifier des cibles pour les traitements. Des recherches sont déjà menées pour savoir comment bloquer le fonctionnement des récepteurs sensibles à la nicotine ou à d’autres substances. La connaissance de ces gènes pourrait permettre de signaler les individus à haut risque de maladie par rapport au tabagisme ou a d’autres facteurs, explique Paul Brennan, l’un des auteurs de l’étude, base au Centre international de recherche sur le cancer, que nous avons interrogé. Le chercheur ajoute, dans le communiqué du CIRC que ces résultats « ne doivent cependant pas nous faire oublier le principal message que les personnes qui ne fument pas ne doivent pas commencer et que les fumeurs doivent, eux, arrêter de fumer. Même les personnes qui n’ont pas de copie du gène, si elles fument, ont un risque important de faire un cancer du poumon, ou d’autres maladies liées au tabac“.