L’eau potable est le plus souvent préparée par des traitements mécaniques, passant au travers de filtres minéraux de plus en plus fins, puis elle subi éventuellement un traitement chimique (chlore, ozone).
Or, la ressource en eau est de plus en plus chargée en substances difficilement éliminables par des traitements physiques ou chimiques habituels : résidus de médicaments, PCB, agents pathogènes, etc. Ces molécules sont mêmes difficilement traitables par des traitements biologiques.
Certaines de ces molécules se concentrent au fil de la chaîne alimentaire, en particulier dans les graisses, pour être ingérées et stockées dans l’organisme des consommateurs.
La catalyse comme complément
La catalyse peut intervenir pour des traitements plus efficaces d’abord au niveau de la désinfection de l’eau potable, parfois aussi chargée en agents biologiques : légionelles, mais aussi escherichia coli. La photocatalyse, lors de laquelle les processus catalytiques sont activés par la lumière, est efficace pour l’élimination de ces agents pathogènes.
« Elle peut même aller au-delà d’une désinfection apparente, qui ne ferait qu’éclater la membrane cellulaire des micro organismes sans pour autant disloquer le matériel génétique et la chaine des acides aminés du code génétique. Or on sait que le matériel génétique a une capacité de résilience énorme » explique Claude Descorme, chargé de recherche à l’Institut de recherches catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON).
Pour le traitement des eaux usées, d’origine industrielle par exemple, la catalyse peut être une voie performante. En effet, les traitements actuels des eaux usées ne prennent pas en charge certains effluents contenant par exemple une forte charge organique, des composés toxiques et/ou non biodégradables ou encore de l’azote, la séparation et l’élimination de ce dernier imposant des processus longs impossibles à envisager dans des installations qui traitent des flux importants, sans capacité de stockage des eaux.
La conférence ICEC a également été l’occasion d’entendre des travaux sur un autre mécanisme d’élimination émergent très rapide, par oxydation en phase liquide. Un processus qui permettrait même, avec l’aide de bactéries spécifiques dans une deuxième étape, de transformer des boues de station d’épuration en matière plastique !
michel.deprost@enviscope.com