Le foyer de Chrysomèle du maïs découvert récemment à Grenoble, ne sera pas traité par un épandage aérien d’insecticides, contrairement aux deux foyers précédemment découverts dans l’Est de Lyon et à La Motte Servolex, près de Chambéry. La proximité de la récolte rend en effet impossible cette méthode de lutte, nous a expliqué hier Jacques Dumez, responsable du Service régional de protection des végétaux ( SRPV) à la Direction régionale de l’Agriculture et de la Forêt de Rhône-Alpes.
L’arrêté en préparation à la Préfecture de l’Isère devrait prescrire la méthode de lutte suivante qui tient compte de la biologie de l’espèce, dont les adultes seront morts dans quelques jours. La récolte ne devra pas avoir lieu avant le 25 septembre, afin d’éviter de transporter des larves. Les transports sont interdits jusque là. Les transports de terre, qui peuvent contenir des larves sont aussi interdits.
Les cultures devront observer des rotations: pas de maïs plus d’une année sur trois dans la zone focus, pas de maïs plus d’une année sur deux ans une zone périphérique. Le but est d’éviter que des larves qui seraient demeurées dans le sol pendant l’hiver profitent des cultures de maïs du printemps prochain.
Au printemps, les agriculteurs devront surveiller la présence éventuelle de l’insecte dans des graminées proches des champs de maïs. Ils devront supprimer les repousses de maïs dans les nouvelles cultures d’autres plantes: arracher des repousses de maïs dans des cultures de tournesol.
Au total cette année, trois Chrysomèles ont été capturés dans des pièges à phéromones du réseau installé en Rhône-Alpes. Trois autres foyers ont été signalés en France, un en Bourgogne, à Savigny en Revermont, et deux en Alsace, l’un près de Bâle Mulhouse, l’autre près de Strasbourg. Originaire d’Amérique centrale, le Chrysomèle est devenu, au cours des années 60, le principal ravageur du maïs en Amérique du Nord. L’insecte a été signalé en Europe centrale en 1992, en France en 2002.
M.D.