La FRAPNA ( Fédération des Associations de Protection de la Nature) réagit à la campagne de lutte contre la chrysomèle du maïs dans le sud-est de Lyon, qui prévoit à partir de lundi Ier septembre, des épandages d’insecticides dans plusieurs communes. La fédération met en cause la profession agricole dans le mode de réponse à la présence des insectes.
Cette dernière a donné lieu à un arrêté préfectoral, qui applique les régles françaises qui découlent elles-mêmes des règles européennes. La Fédération souligne la fragilité du secteur de la culture du maïs à la présence de quelques insectes: « Huit insectes capturés sur 3 placettes de suivi parmi un réseau de 600 points de capture et c’est toute la profession agricole qui vacille». La Fédération rappelle qu’outre Atlantique, « ni les OGM, ni la surabondance de pesticides n’ont jamais réussi à résoudre le »problème. »
La FRAPNA rappelle les risques qui peuvent exister pour l’environnement, pour des habitants, et pour d’éventuels exploitants en agriculture bioogique. « L’année dernière, explique, des productions d’agriculteurs biologiqus avaient dû être déclassées » explique Jean Claude Bevillard, pilote du Réseau Agriculture Régional FRAPNA et pilote du Réseau Agriculture de France Nature Environnement . La deltaméthrine est un insecticide non sélectif qui détruit non seulement l’insecte visé, mais potentiellement l’ensemble des insectes présents : papillons, abeilles et autres espèces utiles.
Des méthodes d’un autre temps
« De telles méthodes d’un autre temps sont aujourd’hui inacceptables alors que l’abandon des traitements aériens figure dans les engagements du Grenelle de l’Environnement. Par ailleurs, l’Est Lyonnais est une zone majeure pour l’approvisionnement en eau potable de l’agglomération lyonnaise : les captages de Corbas, Marennes et Chassieu sont notamment proches des zones de traitement »
Pourtant, explique l’association, « une solution existe : la rotation des cultures pour empêcher la reproduction de l’insecte!» La FRAPNA demande une vraie politique de diversification et de rotation des cultures dans les grandes plaines céréalières de Rhône-Alpes et des pratiques plus respectueuses des agriculteurs, des populations riveraines ainsi que de l’environnement.
Jean-Claude Bévillard, est conscient des difficultés. La culture de maïs est celle dont le rendement, dont le revenu sont les plus intéressants. C’est celle qui impose les investissements les plus lourds pour l’irrigation ce qui entraîne automatiquement une culture « maïs sur maïs », c’est à dire du maïs tous les ans.
Cette année, le Service Régional de Protection des Végétaux a cherché a privilégier la mise en place de la rotation, une orientation privilégiée par l’Europe. Mais la FRAPNA souhaiterait qu’on aille plus vite. Jean Claude Bévillard cite une expérience réussie en Alsace.
