Un colloque national important “Biodiversité et Santé” se tient ce mardi encore à VET SUP AGRO, à Marcy l’Etoile, près de Lyon. Ce colloque a été principalement financé par la Région Rhône-Alpes. Des spécialistes de diverses disciplines y ont parlé hier de santé animale, de crises sanitaires, d’enjeux, bien réels.
Bien. Le public était varié, comme les intervenants à la tribune, avec des scientifiques, mais aussi des représentants de l’Etat, de France Nature Environnement, de la CFDT, et de deux associations de consommateurs, UFC Que Choisir et Union nationale des associations Familiales. Parmi les animateurs et parmi les participants, des représentants de la Faculté de Philosophie de Lyon, afin d’écouter les propos, par exemple, sur le statut de l’animal. Bien.
Communiquer pour une approche globale
A longueur de débats, il a été question du rôle majeur des sciences humaines et sociales, de l’importance de la communication, de la coopération, de l’approche globale des problèmes, en associant écologues et professionnels de santé. Formidable.
Mais une lecture et une relecture attentive du programme, comme la participation à un atelier sur les crises sanitaires, ont fait apparaitre des absents de taille à une des tribunes: le monde de l’agriculture et de l’élevage.
Les agriculteurs contagieux?
La contradiction était donc flagrante, sur le plan technique et sur le plan social et politique.
Des institutions, comme la Région, mais aussi l’Etat, entendent parler biodiversité végétale et santé (ambroisie, etc.) sans associer formellement le monde paysan? Les agriculteurs sont infréquentables, c’est bien connu dans certains milieux. Et c’était pendant deux jours le cas à Vet Sup Agro.
Certains pensent gérer les relations entre troupeaux et faune sauvage sans associer les éleveurs que pourtant, on flatte à longueur de discours politiques en vantant les mérites de leurs fromages AOC et leurs talents de jardiniers de l’espace montagnard!
Très concrètement le dossier des ” Bouquetins du massif du Bargy” a été évoqué entre spécialistes et représentants des seules associations de défense de l’environnement, dont mezzo voce, beaucoup dénoncent les postures idéologiques et l’absence de sens du terrain.
Il faut croire que les agriculteurs et éleveurs, leurs organisations professionnelles, qu’on souhaite sensibiliser aux enjeux de la biodiversité et de la santé, ne peuvent comprendre ces mêmes enjeux, y réfléchir, échanger, apporter même leur expérience, leurs propositions.
Décidément, le sens du vrai débat manque dans ce pays…