Le Centre de Ressources en Botanique Appliquée valorise l’horticulture de Lyon

La région lyonnaise est depuis la Renaissance, une foyer de développement de l’horticulture.Pas seulement de la création de roses qui a fleuri au dix-neuvième siècle. Et le Centre de Ressources de Botanique Appliquée ( CRBA) installé dans le domaine de Lacroix Laval, à Charbonnières les Bains, près de Lyon, veut être un point fort de cette mémoire et de ces savoirs techniques.


« Lyon a été une des villes où l’intérêt pour les plantes en particulier médicinales s’est développé à la Renaissance. Il y avait un collège de Médecine, mais aussi des éditeurs qui ont publié parmi les premiers livres sur la botanique et sur l’agriculture» explique Stéphane Crozat, responsable technique du CRBA, qui après des études en lycée agricole a complété sa formation en histoire de l’art pour devenir ethnobotaniste.


Jussieu, Poivre, Rozier


La région lyonnaise a toujours conservé cet intérêt pour les végétaux. Y sont nés Jussieu, créateur du Jardin des Plantes à Paris, Pierre Poivre, passionné d’acclimatation. L’Abbé Rozier fut un des plus importants agronomes du dix huitième siècle. En plein siècle des Lumières, la société était en proie à une passion des plantes exotiques, avide de faire pousser ces fleurs ou légumes venus des antipodes. Du coton, des ananas:on a essayé de tout faire pousser.


Les inventeurs ont cherché à importer des légumes, à les croiser, à les sélectionner. Au dix neuvième siècle, le savant Alexis Jordan dans son jardin de Villeurbanne, cultive 17 000 espèces dont il maîtrise la reproduction. Le siècle est celui de l’apothéose de la rose. A certains moments, 60% des roses créées dans le monde l’étaient en région lyonnaise, où l’on créait aussi dalhias,camélias, pelargonium et autres orchidées. « Les obtenteurs lyonnais avaient une forte clientèle étrangère, en particulier anglaise, qui venait ici lors des expositions, en particulier des expositions universelles, acquérir des plantes venant du midi déjà acclimatées. Et quand la Côte d’Azur a été découverte par les Anglo-saxons, les pépiniéristes lyonnais sont allés produire sur place dans de meilleures conditions » évoque Stéphane Crozat.


Première guerre mondiale


Tout cela a duré jusqu’à la première guerre mondiale. Pendant le conflit, la ligne de chemin de fer Lyon-Saint Etienne étant réquisitionnée pour le transport d’armes et de munitions, le charbon destiné aux serres n’arrive plus. Les belles serres du Parc de la Tête d’Or sont restées, mais un peu partout, une grande partie des collections, des créations a disparu. Et avec elles une partie de l’activité d’invention végétale, même si demeurent quelques entreprises prestigieuses.






Cette histoire de sensations, de parfum et de couleurs, mais aussi de techniques et d’innovations, pourrait n’être qu’une affaire de spécialistes si Stéphane Crozat et d’autres chercheurs comme Philippe Marchenay et Laurence Bérard n’avaient décidé d’y consacrer du temps. Un premier programme de recherche de cinq ans, a mesuré l’ampleur du patrimoine en jeu. Ce programme a été soutenu par la Ville de Lyon, le Grand Lyon, le Département du Rhône, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Rhône-Alpes.


Depuis le début de l’année 2008, c’est un autre projet qui prend corps, celui du Centre de Ressources de Botanique Appliquée. Le Centre qui emploie trois personnes, bénéficie du soutien du Département du Rhône et de liens avec le Musée des Confluences. Il a une structure associative, ouverte à tout un chacun, l’adhésion ( 20 euros par an) permettant de venir consulter la documentation. Le CRBA a trois vocations. Il conserve des documents variés, dont beaucoup sont mis en ligne sur le site Horti.lyon. Planches dessinées, livres, catalogues, photos: le Centre possède déjà 30 000 documents.


Le CRBA a aussi pour vocation d’informer sur les techniques horticoles qui permettent de restaurer des jardins anciens, en apportant des conseils à des niveaux différents. Les études de jardins historiques ou ethnobotaniques ont déjà été réalisées: Parc du domaine du château du Coscro (Lignol, 56), Villa Médicis (Rome – Italie), château de Flaugergue (Montpellier – 34), parc du château du Grand-Pressigny (37) , château de la Bâtie d’Urfé (42), parc de Méréville (91), Familistère Godin (Guise – 02 ) …


Le centre est enfin un conservatoire. « Un premier conservatoire en réseau des roses d’origine locale est en place depuis janvier 2008. Les conservatoires en réseau permettent la fédération des compétences, des ressources et des réseaux de chacune des structures partenaires la mise en commun des moyens humains et financiers. Une répartition des collections végétales plus équilibrées qui donne la possibilité d’assurer une meilleure conservation des plantes” explique Stéphane Crozat.


michel.deprost@free.fr





Centre de ressources de Botanique Appliquée


Domaine de Lacroix-Laval route de Sain-Bel – 69280 Marcy-l’Etoile


T / 00 33 (0)4 72 85 29 56


M / crba@orange.fr


Site www.horti.lyon.fr


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