L’occasion d’accroître la protection est présentée à l’occasion de la vente groupement forestier privé « de la Valserine » de deux tenants forestiers remarquables. En bordure de la Valserine, affluent de la rive droite du Rhône qui prend sa source dans la Forêt du Massacre ( Jura français) sera vendu le massif sous balme /cascade du Brion d’environ 100 ha. L’autre parcelle se trouve sous le sommet de l’Envers du Crêt de la neige et a une superficie de16 ha. Les deux parcelles sont proposées à un prix de 149 000 €. Un document du Département de l’Ain décrit l’intérêt des deux parcelles. Le secteur sous balme /cascade du Brion un secteur calme de la haute vallée de la Valserine, peu fréquenté car très encaissé,peu ensoleillé, dans un environnement géologique karstique. L’if est présent ainsi qu’une belle faune piscicole. Le Cingle plongeur est fréquent. L’essentiel de la forêt n’y est pas exploitée. Eclaircir la végétation par endroit permettrait de valoriser les points de vue jusque là obstrués. La forêt remplit une fonction importante de protection des sols et de la ressource aquatique. Sur le plan de la faune, le secteur est favorable au Faucon pèlerin, au Grand Duc d’Europe, lau Tichodrome échelette, au Martinet des Alpes,à l’Hirondelle des rochers. Un contrat de rivière est projeté sur le bassin de la Valserine qui offre un intérêt pour la pêche : le droit de pêche sur les berges de la Valserine est loué à la Société des Pisciculteurs de Chézery. Le secteur se prête à l’aménagement d’un parcours respectueux de l’environnement. Un massif subalpin L’Envers du Crêt de la neige présente la particularité d’être le seul milieu subalpin présent à cette altitude dans le massif du Jura, sur 50 hectares. C’est un milieu connu des phytosociologues, les spécialistes des milieux végétaux et de la cohabitation des espèces végétales. Le secteur est peuplé de pins à crochet, sur un substrat gypseux ou calcaire sur une lande à Rhododendron ferrugineux et myrtilles ou lande à saule à feuille rétuses. Les botanistes soulignent la présence de la Camarine hermaphrodite, voire de sphaignes dans les secteurs humides. La lande à Saule à feuilles rétuses, un saule nains aux feuilles rétuses c’est à dire échancrées, est beaucoup plus ponctuelle, circonscrite à quelques thalwegs frais, au sol rocailleux et suintant permettant le développement d’une flore calcicole (croissant sur du calcaire) pionnière. L’intérêt est le cortège floristique associé à la pinède sommitale claire subnaturelle, avec des espèces subalpines : Dryade à huit pétales, Homogyne des Alpes, Lycopode sabine, Rhododendron ferrugineux… Sur le plan de la faune, le secteur abrite chamois, chat sauvage et lynx boréal. Pour l’avifaune, on note la présence du grand Tétras, très menacé dans le Jura, de la Gélinotte ou le Pic Tridactyle, de la Chouette chevêchette, Améliorer la gestion de la fréquentation touristique L’objectif d’une protection renforcée serait d’améliorer la gestion de la fréquentation touristique importante en été, mais aussi en hiver, avec la proximité de la station de sport d’hiver de Lelex (Ain). Le secteur est en effet très proche de l’agglomération de Genève, 700 000 habitants avec les communes françaises. Le centre de Genève est à 16 kilomètres ! Le secteur est aussi facilement accessible pour les randonneurs avec le passage sur la crête, du sentier de randonnée GR9 (Balcon du Léman). Le Crêt de la neige est déjà protégé par des mesures Natura 2000 et son classement en zone naturelle. Il se trouve sur le territoire de la Réserve Naturelle Nationale de la Haute Chaîne du Jura ainsi que sur celui du Parc Naturel Régional du Haut Jura, à cheval sur les départements de l’Ain et du Jura et des Rhône-Alpes et Franche Comté. La fréquentation touristique est restée relativement bien maîtrisée et un plan de circulation a été mis en place pour faire éviter aux pratiquants de la raquette les sites où vit le Grand Tétras. Les dérangements hivernaux quand les oiseaux sont affaiblis par la rareté de la nourriture sont en effet une des cause de la dépopulation. La fréquentation estivale semble encore à peu près contenue le long des principaux axes de randonnée. Maîtrise foncière Les mesures de protection seraient plus faciles à prendre avec une maîtrise foncière par la collectivité. La parcelle proche du Crêt de la Neige est encore exploitée par la Société Coopérative des Alpages Gessiens, mais il s’agit désormais pour cette dernière d’un alpage très marginal, déjà sous-pâturé et dont la viabilité n’est nullement garantie à moyen terme. L’abandon du pastoralisme entrainerait même une progressive disparition des milieux ouverts au détriment de la richesse botanique, de l’attractivité pour les tétraonidés et de la banalisation d’un paysage emblématique de pré-bois d’altitude. La maîtrise foncière faciliterait la mise en œuvre des mesures de soutien au pastoralisme mobilisables notamment au titre du FEADER (Fonds Européen Agricole et de Développement Rural) ou des crédits dévolus par l’Etat Français à la gestion de la réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura.
Le Crêt de la Neige, 1711 mètres est au sud de la chaîne, le point culminant du Jura franco-suisse. C’est un sommet remarquable très fréquenté, d’où on découvre une superbe vue sur le Léman, sur le massif du Mont Blanc, les Alpes suisses et les Alpes françaises. Le site est déjà protégé, mais des protections supplémentaires seraient intéressantes. C’est ce qu’a proposé le comité consultatif pour le développement durable du Département de l’Ain, présidé par le cinéaste Luc Jacquet.
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