Science

Débris spatiaux: le satellite suisse CleanSpace One fera le ménage autour de la Terre

Anciens engins hors service ou fragments de fusées et de satellites : la NASA  suit moins de 16 000 objets de plus de 10 centimètres  en orbite autour de la Terre. Le risque de collisions est réel et les collisions provoquent des dégâts considérables, voire la destruction complète de satellites. Ce qui génère de nouveaux débris.
« Il est indispensable de prendre conscience de l’existence de ces débris et des risques qu’engendre leur prolifération », déclare Claude Nicollier, astronaute et professeur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).

Pour ouvrir le chantier d’un nécessaire nettoyage de l’espace, le Swiss Space Center, à l’EPFL, lance aujourd’hui le projet CleanSpace One, qui prévoit de construire en Suisse le premier prototype d’une famille de satellites « désorbiteurs ».
Ses concepteurs veulent  lancer CleanSpace One à l’assaut du premier objet céleste suisse, le picosatellite Swisscube, mis en orbite en 2009, ou de son « cousin » tessinois TIsat, lancé en juillet 2010.

Un satellite, trois défis technologiques

CleanSpace rejoindra l’orbite de sa cible grâce à un nouveau type de moteur destiné à l’espace, ultracompact,en développement à  l’EPFL.  Parvenu près de le cible à nettoyer qui fonce à 28 000 km/h et à 630 ou 750 km d’altitude, CleanSpace One la saisira et le stabilisera. Pour réaliser cette tâche délicates surtout sila cible tourne, les scientifiques envisagent de développer un mécanisme
de préhension dont le fonctionnement s’inspirerait du monde animal ou végétal. Enfin, couplé au satellite à désorbiter, CleanSpace One prendra la direction de l’atmosphère terrestre, où les deux satellites seront brûlés.
« Nous voulons commercialiser une famille de systèmes clés‐en‐mains et conçus dans un souci de durabilité, adaptés à plusieurs types de satellites à désorbiter, explique Volker Gass, directeur du Swiss Space Center.
La conception et la réalisation de CleanSpace One, ainsi que la mission proprement dite, sontchiffrées à quelque 10 millions de francs. En fonction des sources de financement et des partenariats qui seront établis, le rendez‐vous en orbite pourrait avoir lieu d’ici trois à cinq ans.

michel.deprost@enviscope.com

VOIR AUSSI