A une semaine d’intervalle la communauté scientifique grenobloise était à nouveau réunie pour dévoiler les plaques inaugurales de deux nouveaux bâtiments, à croire que ceux-ci poussent comme des champignons. C’est bien entendu beaucoup plus laborieux, puisqu’il a fallu plus de 6 ans, 21 M€ et l’acharnement de personnes convaincues comme Jean Therme, directeur du CEA, pour que le projet de l’IBS voie le jour. C’est ce qu’a rappelé Eva Pebay-Peyroula, sa directrice.
Une plateforme unique en Europe
A la pointe de la presqu’ile scientifique, les deux bâtiments inaugurés, distants de quelques centaines de mètres l’un de l’autre viennent compléter un ensemble unique en Europe, et peut-être dans le monde en ce qui concerne la puissance des moyens dédiés à l’étude du vivant, comme l’ont rappelé les différents orateurs. Sur le site de l’EPN sont maintenant regroupés l’ILL (Institut Laue Langevin), L’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility). « Le premier fournit les neutrons et le deuxième la lumière » explique simplement Charles Simon, un des trois co-directeurs de l’ILL. Ces deux institutions nées de partenariats internationaux viennent donc de construire un bâtiment qui leur est commun, le Science building : 5 000 m2 de laboratoires qui accueillent déjà des chercheurs de l’IRT Nano.
Il faut ajouter également l’EMBL (European Molecular Biology Laboratory) dont Grenoble est l’un des 5 sites européens. Enfin l’IBS, 5 600 m2, dont les laboratoires de recherche sur le monde du vivant ont été mis en service il y quelques mois seulement.
Acteurs locaux et scientifiques
Les deux nouveaux bâtiments ont été financés grâce au Contrat de projets Etat-Région (CPER) 2007-2013 et au plan campus. Sur les 41 M€ de coût total, la Région est le 1er partenaire financier avec plus de 50% du budget. Ceci témoigne, comme l’a rappelé Jean-Jack Queyranne « de la politique volontariste que mène la Région Rhône-Alpes en matière de recherche et d’innovation ». Les autres collectivités locales ne sont pas en reste, le Conseil général de l’Isère, la Métro et la ville de Grenoble tous ont largement contribués aux côté des institutions scientifiques (CEA, CNRS, UJF,…) pour que les projets voient le jour. Au-delà du formidable potentiel de recherche que représente cet ensemble, cela en vaut la peine.
« Pour 1 euro investi, nous avons 3,50 € de retombées » explique Geneviève Fioraso. D’ailleurs pour elle, comme pour plusieurs intervenants, il n’y a plus de différence entre une recherche fondamentale qui serait loin de réalités économiques et une recherche appliquée qui travaillerait avec l’industrie. L’important est de répondre au besoin de la société à matière de santé, d’emploi (1 500 personnes sur le site de l’EPN) et d’être visible au plan international.
Pour en savoir plus : www.epn-campus.eu ; www.giant-grenoble.org