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Pour l’agro-écologie, la mère des vertus est la sobriété

Sobriété, efficacité énergétique, énergies renouvelables, gestion de la ressource en eau, autant de piliers de l’agro-écologie, présentés par la Chambre d’Agriculture de l’Isère dans 7 ateliers pédagogiques, ce jeudi 4 juin à Beaucroissant.

Pour Fabienne Guerraz, l'agroécologie s
Pour Fabienne Guerraz, conseillère Bâtiments et Economies d’énergie à la Chambre d’agriculture de l’Isère, l’agro-écologie se pratique sur le terrain pour effectuer diagnostics, recommandations et montage de dossiers d’investissements. [Photo Enviscope]

C’est désormais un lieu commun de le dire, « l’énergie la moins chère est celle qu’on ne dépense pas ».

En agriculture, comme dans les autres activités humaines, il s’agit de diminuer fortement une facture qui n’a cessé d’augmenter depuis les années 60. « Depuis lors, la consommation d’énergies fossiles été multipliée par dix, alors que dans le même temps les rendements ont triplés » indique Jean-Paul Sauzet, conseiller Energie Biomasse.

L’énergie constitue donc une part importante des charges d’une exploitation. Sur le seul secteur du Sud Grésivaudan ce sont 7 à 8 M€ par an, qui sont consacrés au poste énergie. Des sommes dont une partie pourrait être économisée ou alors relocalisée, en faisant appel à des énergies renouvelables.

La Chambre propose aux agriculteurs isérois un service de diagnostic de leurs installations.

Depuis le début du programme, Fabienne Guerraz a comme cela rencontré une centaine d’entre eux pour établir leurs consommations d’eau, de fuel, l’énergie directe consommée par leurs bâtiments et engins agricoles, mais aussi l’énergie indirecte nécessitée pour la construction de ceux-ci, celle utilisée pour la fabrication des engrais, les produits phytos et l’alimentation du bétail.

Des préconisations sont alors faites, isolation des bâtiments, modification d’installations, regroupement de parcelles, etc… En cas d’investissements un dossier est monté dans le cadre du programme de compétitivité, qui permet d’obtenir des aides de la Région et de l’Europe.

Energies renouvelables et méthanisation

Une solution complémentaire peut être l’utilisation d’énergies alternatives.

Si, pour les intervenants, le photovoltaïque ne semble plus être adapté, à cause de la baisse des tarifs de rachat, certaines solutions comme la méthanisation sont mises en avant. Cette technique permet de valoriser les fumiers, lisiers et déchets agricoles, qui par fermentation sont transformés en biogaz.

Très utilisée en Allemagne, la méthanisation est un des axes de la loi de transition énergétique française, qui ambitionne le lancement de 1500 installations sur le territoire national.

Sébastien Poncet, agriculteur à la Bathie-Montgascon explique comment avec une quarantaine de ses collègues au sein de l’association Aoste Métha Terre, il participe au projet de méthaniseur, porté par GEG dans le nord Isère. Sur quelque 1500 hectares la collecte des effluents apportés par les exploitants permettrait de contribuer à hauteur de 70% à la production de 1,2 MW d’énergie revendue à la société Jambons d’Aoste, sous forme d’électricité ou de chaleur.

Les conventions, en cours d’élaboration, prévoient de restituer les digestats sous forme sèche aux agriculteurs, pour épandage dans leurs exploitations.

La bonne quantité d’eau, au bon moment

Nathalie Jury, conseillère Gestion quantitative de l'eau,
Nathalie Jury, conseillère Gestion quantitative de l’eau, sonde tensiométrique en main, explique comment en mesurant précisément les réserves hydriques du sol, on arrive à apporter la bonne quantité d’eau au bon moment. [Photo Enviscope]

Autre grand thème d’économies, celui de l’eau.

Nathalie Jury, conseillère en gestion quantitative de l’eau rappelle schéma à l’appui, les mécanismes de croissance du végétal, la photosynthèse, la mobilisation des minéraux et l’évaporation, rendues possibles grâce à la présence de l’eau qui constitue 70 à 95% des plantes.

L’économie de la précieuse ressource réside dans le fait d’apporter la bonne quantité au bon moment.

C’est en été que le principe doit être particulièrement suivi, grâce notamment à l’implantation dans les parcelles de sondes tensiomètriques, qui mesurent l’état hydrique du sol et alertent l’agriculteur en cas de déficit.

En été, la Chambre d’agriculture délivre également un bulletin hebdomadaire, faisant la synthèse des informations météo, avancement des cultures, réserves en eau, une aide à la disposition des agriculteurs pour piloter l’irrigation sur 8 zones distinctes du département.

A Saint-Marcellin, sensibilisée depuis plus de dix ans à l’économie de la ressource, l’Asa Sud-Grésivaudan que préside Jean-Pierre Martin, pratique une politique tarifaire différenciée selon les types de cultures. Plutôt que d’encourager les agriculteurs à intensifier les cultures traditionnelles de maïs ou de tabac, gourmandes en eau, l’Asa les incite à diversifier et à compléter leur exploitation avec des variétés plus sobres comme le tournesol, le blé ou l’orge.

L’Asa a ainsi évité des travaux importants de requalification de ses installations d’irrigation et limité fortement sa consommation en eau par rapport à des structures comparables.

Avant l’heure cette association applique des principes de diversification, permettant de passer du rendement vers des pratiques plus vertueuses, lesquelles sont désormais reprises par la PAC, au niveau européen.

 

antoine.reboul@enviscope.com

 

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