Répartis entre Grenoble et Lyon les 50 véhicules électriques à hydrogène du projet HyWay ont désormais une borne d’approvisionnement officielle, à la station de distribution de GEG, qui comptait déjà une borne de recharge pour les véhicules électriques et une station GNV.
Concernant la station GNV, gaz naturel véhicule, « cela fait maintenant 18 ans qu’elle a été inaugurée », rappelle Vincent Fristot, adjoint au maire de Grenoble et président de GEG.
La volonté de la collectivité depuis de nombreuses années était d’aller vers des modes de transport les moins polluants possible.
Avec l’électricité on réduit à zéro l’émission de GES, maintenant avec l’hydrogène en augmentant l’autonomie du véhicule on en facilite l’usage.
Pour Tanguy de La Rochette, responsable du département développement durable de Cetup, la chose est évidente. Son entreprise de transports urgents et spécialisés compte parmi les premiers acquéreurs d’un Kangoo ZE à hydrogène du projet HyWay. Elle détient avec 321 km en une journée le record de distance des véhicules HyWay. Et encore restait-il 20 km affichés au compteur !
Décarbonée à 30%, la flotte de Cetup va accueillir un 2e véhicule à hydrogène, qui amplifiera le mouvement vers le zéro émission.
HyWay plus gros projet européen de flotte hydrogène
Devant la borne à hydrogène de la station GEG, se retrouvent l’ensemble des partenaires de HyWay, parmi eux Catherine Candela, déléguée générale du pôle de compétitivité Tenerrdis. C’est lui, rappelle-t-elle, qui assure la coordination du projet. Ce n’était pas une mince affaire, les aspects réglementaires, techniques, le travail de conviction pour que les 50 véhicules de projet trouvent preneur, les financements, qu’il a fallu rassembler auprès de 5 institutions différentes…
Au bout du compte HyWay est le plus gros projet européen de flotte de véhicules à hydrogène. Ceux-ci pour moitié à Lyon et à Grenoble vont désormais pouvoir faire le plein -une opération qui, comme pour une voiture à essence, ne prend que 3 minutes- à la station de GEG de Grenoble. Il existe également une station au port Edouard Herriot pour les Lyonnais.
Seuls les véhicules de la Poste continueront à s’approvisionner à la borne déjà en place sur le site d’Air Liquide à Sassenage.
Air Liquide en effet, explique Erwin Penfornis, directeur Hydrogène Energie du groupe, en plus de fournir le gaz proprement dit, assure la fabrication du dispositif de stockage moyenne pression, le système de compression et de distribution de la station GEG.
L’ensemble est alimenté par Cofély, gestionnaire de l’ensemble des fluides du CEA et de la presqu’île technologique. Voici pour la phase 1.
Fin 2016, de l’hydrogène produit avec de l’électricité renouvelable
La phase 2, c’est Pascal Mauberger, président de McPhy qui la dévoile. D’ici la fin de l’année, grâce à l’installation sur le site d’un électrolyseur, la station délivrera de l’hydrogène totalement vert, « et alpin » ajoute-t-il dans un sourire.
On comprend que Fabio Ferrari, président de Symbio FCell, qui produit les prolongateurs d’autonomie équipant les Kangoo ZE se dise « un homme heureux. Aujourd’hui nous sommes regardés par les Américains, les Japonais. Nous avons réussi à créer un écosystème ».
Depuis la voiture, la production d’hydrogène vert, son stockage, la station pour faire le plein, la maintenance des véhicules, ce mode d’intégration verticale est ce qui a permis à la filière d’émerger, confirme Florence Lambert, directrice du Liten[1] : « la vocation des technologies est qu’elles sortent du CEA ».
Pour celle qui est également le chef de projet d’un des 34 plans de la Nouvelle France Industrielle[2], la bataille se porte sur le déploiement des nouvelles technologies, et leur « bancabillité » ou comment les rendre rentables.
[1] Liten : Laboratoire Innovation des Technologies de l’Énergie du CEA.
[2] Il s’agit du plan Bornes électriques de Recharge, qui a pour objet de consolider et structurer une filière complète de fabrication de batteries.