Des bactéries se sacrifient pour freiner les attaques de virus
Des bactéries soumises en permanence aux attaques de virus bactériophages ont développé une riposte génétique qui leur permet de s’autodétruire pour stopper la multiplication des virus. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’Université Claude Bernard Lyon 1, de l’Institut Pasteur et du CNRS.
En étudiant la manière dont les bactéries Staphylococcus epidermidis combattent les virus bactériophages, David Bikard, du laboratoire de Biologie de synthèse de l’Institut Pasteur, a montré comment elles peuvent activer un mécanisme de défense jamais observé auparavant.
Ces résultats étonnants ont été obtenus grâce à la collaboration avec Bertrand Duclos, de l’Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires de Lyon (Université Claude Bernard Lyon 1 / CNRS), qui a apporté une expertise déterminante sur la synthèse de protéines.
Les chercheurs ont identifié le gène pacK du phage comme déclencheur de ce mécanisme. Ce gène reconnu par la bactérie active chez cette dernière l’enzyme kinase Stk2. L’action de cette kinase provoque une cascade de réactions qui agit sur plusieurs fonctions vitales de la bactérie. Ce système conduit jusqu’au suicide de la bactérie infectée.