La démonstration est claire. Didier Chollet, du CETIOM ( Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Mépolitains) montre dans le champ de tournesol situé sur la commune d’Estrablin, à l’est de Vienne ( Isère) , l’état de deux surfaces sur un terrain exploité par Pierre de Martène, producteurs de céréales et d’oléagineux. La surface témoin, non traitée, est littéralement envahie de plants d’ambroisie d’une belle hauteur, qui pourront continuer à concurrencer les plants de tournesol. Déjà, sur ce secteur, les plants de tournesol accusent un retard de croissance évident car l’ambroisie a utilisé une partie des ressources du sol : leurs fleurs sont à peine écloses ;
Alors que dans la parcelle traitée avec un herbicide efficace, l’ambroisie n’a pu se développer. Les fleurs sont largement ouvertes et abondament explorées par des abeilles. Quelques rares plants d’ambroisie demeurent dans les inter- rangs, en général très propres. « Les plants restant sont eux-mêmes nanifiés car l’herbicide a touché le méristème » explique Didier Chollet.
Quatre vingt dix pour cent d’ambroisie supprimés
Le bilan est donc positif : l’herbicide permet de supprimer 90% des ambroisies et les plants restant de l’espèce invasive ne pourront se développer totalement, quelques un seulement parvenant à maturité pour produire quelques pollens.
Au total la production de pollen par des ambroisies sera sensiblement réduite par rapport à la charge pollinique constatée depuis des années dans le secteur. Il suffit de faire quelques dizaines de mètre en contrebas de la parcelle, pour découvrir sur un terrain nu, non ensemencé, un véritable champ d’ambroisie.
Avec cette technique de lutte, la Chambre d’Agriculture de l’Isère et la coopérative la Dauphinoise tiennent peut-être une nouvelle arme contre l’ambroisie qui empoisonne de ses pollens l’atmosphère d’une bonne partie du Département de l’Isère. L’ambroisie, Roger Porcheron, maire d’Estrablin lui-même en souffre explique-t-il, chaque année à partir du 15 août. Les agriculteurs eux-mêmes bien sûr sont exposés à ses méfaits, comme potentiellement toute la population. L’ambroisie empoisonne mêmes les relations entre agriculteurs et les non agriculteurs. Roger Porcheron, se rappelle que l’an dernier, il a été “sommé» par l’administration de « détruire » le champ d’un agriculteur envahi par l’herbe indésirable. Ce qui a été évidemment impossible. Le premier magistrat d’Estrablin se serait exposé à des poursuites. Il a demandé à l’agriculteur de nettoyer le pourtour de son champ. Mais la lutte contre l’ambroisie ne peut se limiter à ces actions.