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Ecole Polytechnique de Lausanne : invention du premier bio-capteur auto-éclairant

   En recourant à la physique quantique des ingénieurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ont pu détecter la présence de biomolécules sans faire appel à une source de lumière externe. Ils ont franchi un obstacle important pour  l’utilisation de bio-capteurs optiques dans les domaines de la santé et de la  capture de données dans le domaine de l’environnement. C’est ce qu’explique un texte de Celia Luterbacher, de l’EPFL, dont sont tirées les informations qui suivent.

       Les biocapteurs optiques utilisent des ondes lumineuses pour détecter des molécules. Ils permettent d’établir en médecine des diagnostics personnalisés et de récupérer des données pour la surveillance de l’environnement. Leurs performances sont bien meilleurs s’ils peuvent focaliser des ondes lumineuses à l’échelle nanométrique – suffisamment petites pour détecter des protéines ou des acides aminés, par exemple. Ils le font à l’aide de structures nanophotoniques qui «compriment» la lumière à la surface d’une petite puce. Mais la génération et la détection de lumière pour ces biocapteurs nanophotoniques nécessitent des équipements encombrants et coûteux qui limitent leur utilisation dans le cadre de diagnostics rapides ou dans les centres de soin

Fabriquer un biocapteur basé sur la lumière sans source de lumière extérieure, est possible grâce à la physique quantique. En exploitant un phénomène quantique  » tunnel inélastique des électrons » , des scientifiques du Laboratoire de systèmes bionanophotoniques de la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur de l’EPFL ont créé un bio-capteur qui n’a besoin que d’un flux constant d’électrons – sous la forme d’une tension électrique appliquée – pour éclairer et détecter simultanément des molécules.

     « On considère un électron comme une onde, plutôt que comme une particule, cette onde a une faible probabilité de transition par effet de tunnel de l’autre côté d’une barrière isolante extrêmement mince tout en émettant un photon de lumière. Nous avons créé une nano-structure qui à la fois fait partie de cette barrière isolante et augmente la probabilité d’émission de lumière», explique Mikhail Masharin, chercheur au Laboratoire de systèmes bionanophotoniques.

Détection du trillionième de gramme

La conception de la nanostructure crée les conditions pour qu’un électron traverse une barrière d’oxyde d’aluminium et arrive à une couche d’or ultra-mince. L’électron transfère une partie de son énergie à une excitation collective appelée plasmon, qui émet un photon. Cette conception garantit que l’intensité et le spectre de cette lumière changent en réponse au contact avec des biomolécules, ce qui donne une méthode performante pour une détection extrêmement sensible, en temps réel et sans marqueur.

«Les tests ont montré que notre biocapteur auto-éclairant peut détecter les acides aminés et les polymères à des concentrations de l’ordre du picogramme – soit un trillionième de gramme – rivalisant avec les capteurs les plus avancés disponibles aujourd’hui», indique Hatice Altug, responsable du Laboratoire de systèmes bionanophotoniques. Ces travaux ont été publiés dans Nature Photonics en collaboration avec des scientifiques de l’ETH Zurich, de l’ICFO (Espagne) et de l’Université Yonsei (Corée).

Une métasurface à double usage

 

Au cœur de l’innovation :  une double fonctionnalité: la couche d’or de la nanostructure est une métasurface, elle présente des propriétés qui créent les conditions d’un tunnel quantique et commandent l’émission lumineuse qui en résulte. Cette commande est permise grâce à la disposition de la métasurface en un maillage de nanofils d’or, qui agissent comme des «nanoantennes» pour concentrer la lumière aux volumes nanométriques requis pour détecter efficacement les biomolécules.

«Le tunnel inélastique des électrons est un processus à très faible probabilité, mais si vous avez un processus à faible probabilité qui se produit uniformément sur une très grande surface, vous pouvez toujours collecter suffisamment de photons. C’est là que nous avons concentré notre optimisation, et cela s’avère être une nouvelle stratégie très prometteuse pour la biodétection», explique Jihye Lee, principale autrice et ancienne chercheuse au Laboratoire de systèmes bionanophotoniques aujourd’hui ingénieure chez Samsung Electronics.

«Notre travail fournit un capteur entièrement intégré qui combine la génération de lumière et la détection sur une seule puce. Avec des applications potentielles allant des diagnostics hors laboratoire à la détection des contaminants environnementaux, cette technologie repousse les limites en matière de systèmes de détection haute performance», résume Ivan Sinev, chercheur au Laboratoire de systèmes bionanophotoniques.

 

RéférencesPlasmonic biosensor enabled by resonant quantum tunnelling. Nature Photonics. https://www.nature.com/articles/s41566-025-01708-y


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