Elevage de vers de farine : depuis 2016 INVERS déploie une stratégie associant les agriculteurs

L’entreprise auvergnate INVERS développe depuis 2016, une stratégie de développement de l’élevage de vers de farine, un aliment prometteur pour plusieurs filières d’élevage, des ruminants aux poissons , en passant par les volailles.

Le noujveau couloir d'élevage de vers de farines
Le couloir d’élevage de vers de farines inauguré dans le Puy de Dôme

Le projet INVERS  a été développé à partir de 2016 à partir de plusieurs constats.  La filière de l’élevage n’est pas apte à auto-satisfaire ses besoins en matière de protéines, de manière autonome et durable. L’élevage de poulets et de porcs est très dépendant du soja sud-américain, issu d’une agriculture intensive dont l’effet le plus pervers est la déforestation . La pisciculture dépend  de farines de poisson ce qui entraine un épuisement des populations de poissons et des atteintes aux écosystèmes. Du côté des animaux domestiques, dont le nombre continue de croitre, des pénuries de sous-produits animaux sont à craindre,  en raison de la diminution de la consommation de viande des ménages.

Une ressource issue de la production de farine

Sébastien Crépieux, ingénieur et docteur en agronomie, convaincu de la nécessité de l’innovation en agroécologie,  fonde dès 2015, le Bureau d’études Agricologie. Au sein du Laboratoire d’Innovation Grandes Cultures (LIT) que le projet va éclore, avec l’aide de collaborateurs du monde agricole auvergnat.     Sébastien Crépieux est rejoint par des associés dont Stéphanie Cailloux, co-fondatrice et co- dirigeante,  qui enrichir INVERS de son expérience en financement de l’innovation scientifique et en organisation.
INVERS met en place un schéma d’économie circulaire autour de l’espèce tenebrio molitor (ténébrion meunier),coléoptère nommé d’après son goût pour les farines céréalières. Au stade des micro-larves, les vers sont livrés chez les agriculteurs dans des ateliers d’élevage installés par INVERS. L’ agriculteur hôte les nourrit avec du son de céréales fourni par des coopératives partenaires d’INVERS (Limagrain, Oxyane, Eurea). Le son est un résidu fibreux assez pauvre obtenu lors de la transformation de la céréale en farine. Le son est peu coûteux, car il n’est toléré qu’à très faible dose par la plupart des animaux d’élevage.
Les déchets courants que produisent les vers s’accumulent pour former une matière fertilisante très riche, qui peut après après compostage, épandue sur les terres de l’hôte, permettant de nourrir les sols et de stocker grâce à son taux de matière organique énormément de
carbone dans le sol. Une fois à maturité, les vers sont repris par INVERS pour transformés en produits d’alimentation
destinés aux animaux domestiques et troupeaux d’élevage.

Les ateliers d’élevage tenebrio molitor n’émettent pas de carbone, ne nécessitent ni chauffage, ni climatisation, ni éclairage. Les besoins en eau sont très inférieurs à ceux des filières traditionnelles d’élevage. La répartition des élevages sur plusieurs sites permet une traçabilité très précise, offre une grande sécurité sanitaire et une efficacité décuplée en cas d’incident.

INVERS a été lauréate en 2018 de  l’appel à projets R&D Booster qui lui a permis de recevoir  un financement régional. En 2019,   le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a alloué une subvention, dans le cadre de la vague 2 du prix I-Nov. Plus récemment, le Prix Innover à la Campagne 2022 a récompensé l’implantation de son modèle novateur en territoire rural et les effets bénéfiques qu’il produit sur l’activité sectorielle locale et le Trophée des Entreprises de Centre France La Montagne lui a été décerné.
La levée de fonds de juillet 2022 de 15 millions d’euros, a concrétisé la construction du nouveau couvoir dont l’objectif est de multiplier la production actuelle par plus de dix. A également été structurée en 2022 la filière INVERS AURA, plus importante filière de production d’insectes en Europe. Cette étape consolide d’une synergie territoriale autour du ver de farine et va permettre, à terme, de déployer la filière INVERS sur toute la région.

INVERS poursuit un objectif de développement sur le plus grand nombre de territoires, tout en s’imposant un rayon d’action raisonnable afin de se limiter à des trajets intrarégionaux et éviter la création d’une grande entité centralisée.  INVERS envisage  la multiplication d’antennes régionales pour l’accueil des œufs, en amont, et la transformation, en aval, à l’image de la structuration à Saint-Ignat ( Puy de Dôme).

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