C’est un peu compliqué, mais les consommateurs, gros ou petits devront s’y faire. EDF n’est plus le seul interlocuteur en France sur le marché de l’électricité. Jusqu’en 2004, EDF produisait, transportait, distribuait, vendait. L’Europe a décidé d’apporter de la concurrence sur le marché de l’énergie.
Depuis EDF est resté producteur … … et donc vendeur d’électricité. Mais pour faire de la place à de nouveaux producteurs, pour servir les clients, gros et petits, EDF a laissé la place à deux entreprises qui restent ses filiales, mais sont autonomes pour leur gestion. Réseau de Transport d’Electricité ( RTE) transporte le « courant »de très haute tension des principaux lieux de production à des transformateurs où l’électricité est « transformée » pour être consommée par des consommateurs moyens et petits. RTE est déjà une structure mûre. C’est seulement le Ier janvier 2008 qu’Electricité Réseau Distribution France, ERDF, a été créée et est devenue opérationnelle.
Logo, capital, personnels : un lien EDF
ERDF, c’est un logo qui rappelle EDF, des femmes et des hommes qui viennent d’EDF, c’est l’actionnaire EDF, mais ce n’est pas EDF. L’entreprise doit même être strictement indépendante commercialement du producteur pour proposer un service public de « livraison » de l’électricité neutre, permettant à tous les producteurs ayant demandé à accéder au marché de vendre du courant. La Commission de régulation de l’Energie, le « gendarme » de l’énergie y veille.
« En Rhône-Alpes Bourgogne, nous gérons 170 000 kilomètres de réseaux, soient 13% du réseau national de transport et de distribution d’électricité. Nous avons investi 227 millions sur les réseaux de la région, ce qui représente un investissement moyen de 1320 euros par kilomètre de ligne, la maintenance préventive représente 100 euros par kilomètre» explique Jacques Longuet, directeur régional d’ERDF, qui comprend 12 territoires. Sur la Métropole Lyonnaise, les équipes de Gilles Galléan, directeur territorial, gèrent 6630 kilomètres de lignes, 6555 postes de transformation, sur 32 communes.
Concession des collectivités
Le réseau, ERDF n’en n’est pas propriétaire, mais seulement concessionnaire. Dans la région, l’entreprise gère ainsi 125 concessions. Le réseau de distribution est en effet propriété des collectivités locales, qui en délèguent l’étude, l’amélioration à des syndicats de collectivités regroupant plusieurs communes. Mais ERDF concessionnaire y fait circuler le courant et réalise les travaux qui accompagnent la gestion. Il faut protéger le réseau des risques liés aux inondations, au grand froid, à la canicule, maintenir une force d’intervention rapide en cas d’incident, réaliser des exercices de délestage ( arrêt de la livraison en cas d’incident) rétablir les sites sécurité en moins de 12 heures, réalimenter les clients en moins de cinq jours. Ce réseau qui est de plus en plus enfoui, pour des réseaux de sécurité ou d’esthétique, c’est un réseau qui livre le courant aux utilisateurs, entreprises ou particuliers.
1320 producteurs photovoltaïques.
C’est un réseau qui va chercher le courant dans les lieux de production, des lieux de production de plus en plus variés, où les énergies renouvelables ont une part marginale mais qui s’accroit. En 2007, le réseau géré par EDF (et depuis par ERDF) transportait l’électricité de 1725 producteurs, dont 1320 producteurs photovoltaïques. La puissance raccordée représentait une puissance installée de 766 MW. En Rhône-Alpes Bourgogne, ce sont 760 installations photovoltaïques nouvelles qui ont été installées en 2007. En 2008, le rythme de raccordement devrait être multiplié par quatre.
Pour améliorer la qualité de la distribution, ERDF prépare la mise en place à partir de 2010, de 200 000 compteurs communicants qui remplaceront le compteur bleu. Des milliers de compteurs seront posés pour une première phase expérimentale de 6 mois. Ces compteurs délivreront à ERDF des informations sur la consommation des clients, sur les incidents. Mais surtout, les clients, entreprises et particuliers pourront suivre en direct leur consommation, adapter la puissance appelée. Le système devrait permettre une maîtrise de la consommation. Des compteurs du même type sont déjà installés en Suède, en Italie. Si l’expérience, menée à Tours et à Lyon est concluante, la Commission de Régulation de l’Energie pourra décider de la généraliser.