Depuis quelques mois les visites du groupe Scolaire du Champ Plantier, à Feyzin, se suivent . Ces visites ont été organisées souvent par l’Agence Locale de l’Energie du Grand Lyon. Le bâtiment conçu par les architectes de tectoniques a effectivement des performances intéressantes, mais Alain Vargas, de l’agence, insiste surtout sur le caractère réaliste d’une opération où les compromis, c’est la vie, ont été nombreux.
Le projet, mené pour la Ville de Feyzin, aurait dû être mené en huit mois, mais des imprévus ont retardé la livraison d’un ensemble où l’équipe de Tectoniques a mis en œuvre ses principes : le durable n’est pas seulement le solide dans le temps, c’est aussi ce qui est adaptable. Et le projet a pu intégrer quatre classes supplémentaires demandées en cours d’étude.
Ossature bois
Cette souplesse est liée au souhait de recourir à la construction sèche, avec des éléments livrés assemblés, en l’occurrence du bois, même si les gains espérés par l’ossature bois ont été rognés par un assemblage imprévu sur place.
Les atouts du matériaux sont quand même là. Sont là aussi les avantages de la lumière naturelle pour les circulations, pour les salles de classe surmontées par des sheds par où le jour descend indirectement et peut être atténué. « Nous n’avons pas déployé des techniques spectaculaires, explique en substance Alain Vargas, de Tectoniques, pour qui l’architecture durable n’est pas l’adjonction d’éléments, mais vision globale.
Un puits canadien ( 45 000 euros de coût) assure la régulation de l’air qui passant dans une centrale de traitement , apporte en été de la fraîcheur, en hiver de la douceur. Une ventilation simple flux permet d’apporter simplement cet air extérieur qui assure un confort assez naturel.
Les performances thermiques ne battent pas des records, mais atteignent un niveau très satisfaisant, avec une consommation pour le chauffage gaz ( eau sanitaire et chauffage) de 51 kWh/m2/ an, 7,5 kWh/m2/ étant nécessaires pour l’éclairage et 6,2 kWh.m2/ pour le reste des équipements électriques. La performance globale évite le rejet de 8t de CO2 par an par rapport aux consommations de chauffage d’un bâtiment soumis à la RT 2005. Le bâtiment est thermiquement performant (20cm d’isolant pour les murs et 25 en toiture) et d’une inertie légère car il doit pouvoir être rapidement mis en chauffe sans surconsommation avec une meilleure réactivité, pendant les fins de semaines ou pendant les vacances.
Les salles plurivalente, bibliothèque / Informatique, salle à manger sont traitées par des Centrales de traitement d’air double flux autonomes. Des planchers chauffant ont été mis en place dans les classes et la salle de repos les autres locaux recevant des radiateurs à eau chaude, ou étant chauffés directement par les CTA.
L’ensemble du système de chauffage et traitement de l’air est piloté par une régulation, les hypothèses de base prévues étant en période d’occupation des classes, le bâtiment est chauffé à 21 / 22 °C En dehors des périodes d’occupation, l’école est maintenue à 17°C Pendant les vacances scolaires, la température est contrôlée à 10 °C pour le hors gel
Le résultat est atteint avec un coût de 1300 euros HT le mètre carré, pour un bâtiment de 1635 mètres carrés SHN qui reviendra à 2,2 million d’euros (2006)