Le laboratoire national de référence vient de confirmer la présence du virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO), dans un élevage bovin du canton de Grésy sur Aix (Savoie) Ce cas est le premier déclaré dans le département, chez un animal vivant dans le département depuis longtemps, un cas précédent étant celui d’un veau « importé » en Savoie, née d’une mère contaminée.
Le cas est le premier signalé en Savoie, depuis la reprise de l’activité virale du mois de mai à l’échelle nationale, après une accalmie hivernale, les moucherons circulant moins en période froide. Des cas sont soupçonnés chez d’autres animaux dans le département.
Ce premier cas démontre la progression de la maladie, provoquée par un virus lui-même véhiculé par un moucheron, Culicodoides imicola, ou même plus exactement pas plusieurs espèces de moucherons. Un arrêté du Préfet de Savoie délimite désormais une « zone de surveillance renforcée » sur instructions de la Direction générale de l’alimentation (Ministère de l’agriculture et de la pêche). Les cantons de Aiguebelle, Albens, Albertville, Albertville-Nord, Albertville-Sud, Aix-les-Bains, Aix-les-Bains-Sud, Aix-les-Bains-Nord-Grésy, Chambéry, Chambéry Nord, Chamoux-sur-Gelon, Cognin, Grésy-sur-Isère, La Motte-Servolex, La Ravoire, Le Châtelard, Ruffieux, Saint-Alban-Leysse, Saint-Pierre-d’Albigny et Yenne sont visés par un renforcement des opérations de désinsectisation des animaux ( bovins et ovins), des locaux, et des moyens de transports. Les services vétérinaires attirent l’attention des éleveurs et des vétérinaires sur la nécessaire surveillance accrue de toute manifestation clinique.
La Direction départementale des services vétérinaires de la Savoie poursuit une opération de vaccination engagée depuis avril pour les animaux destinés à l’exportation vers l’Italie, début mai pour les ruminants partant en transhumance estivale et depuis juillet pour l’ensemble des troupeaux. « Nous sommes dans une situation à flux tendu , explique le Dr Didier Manis, directeur des services vétérinaires, de Savoie. La vaccination est le seul moyen de lutte contre le virus ». L’échelonnement des vaccinations tient à la production insuffisante du vaccin et sa répartition nationale au fur et à mesure de sa disponibilité. Près de 18.000 bovins et 15.000 ovins et caprins qui ont été vaccinés en urgence par les vétérinaires praticiens selon la demande des éleveurs, alors que la vaccination reste facultative.
La maladie a un impact économique très important, souligne le Dr Didier Manis. Les conséquences sanitaires sont lourdes pour les animaux: écoulements, lésions buccales, difficultés d’alimentation, épuisement, reproduction difficile, avortement, parfois mort, et même euthanasie des animaux trop affaiblis qui souffrent trop. Les conséquences économiques sont lourdes, par des biais divers. La vaccination, même financée en partie par les pouvoirs publics, représente un coût supplémentaire. Les animaux malades ne peuvent être abattus pour la consommation, bien que la fièvre ne soit pas transmissible à l’homme, même par l’animal vivant. Le commerce des animaux des zones contaminées aux zones saines est, contrôlé, limité, réduit, et les exportations ver sl’Italie ont été considérablement gênées, les autorités italiennes voulant protéger leur territoire.
Les raisons de la propagation du virus ne sont pas encore clairement expliquées. Le virus qui cause la FCO vit habituellement dans les zones tropicales. D’autres sérotypes avaient été identifiés dans des pays d’Europe méditerranéenne, ( Italie ) et pour la France, en Corse. Le sérotype qui sévit actuellement a été découvert en Hollande il y a deux ans et depuis a progressé, toujours transporté par le moucheron cullicoides. Mais le sérotype à l’origine de la FCO actuelle a été aussi transporté par d’autres moucherons. Il s’est adapté à de « nouveaux moyens de transports » mais il aussi mis à profit le commerce des animaux qui s’intensifie.
