La manifestation des producteurs laitiers du Rhône ce matin à Lyon montre la gravité de la situation pour un secteur important de la vie du Département. Si le noeud du problème réside dans la fixation des prix entre transformateurs du lait et grande distribution, des solutions pourraient être imaginées au niveau local.
Nous avions expliqué dans ces colonnes récemment que la fusion du Département du Rhône et du Grand Lyon s’imposait.
Nous allons le montrer avec la question des bio-ressources, à la base de la bio-économie que l’Europe veut lancer. La bio-économie entend promouvoir l’utilisation de matières d’origine biologique en privilégiant une économie circulaire, qui inclut le recyclage.
Cette économie suppose de valoriser les ressources de proximité, pour éviter les dépenses énergétiques liées au transport, émetteur de gaz à effet de serre. Un récent commentaire de René Pierre Furminieux lors d’une discussion au CESER Rhône-Alpes a insisté sur l’importance de la mise en place de transports efficaces dans les secteurs ruraux et industriels pour optimiser les transports.
Les bio-ressources énergétiques
Une telle démarche serait importante dans le Département du Rhône pour valoriser la biomasse à des fins énergétiques. Le Grand Lyon est un énorme marché énergétique pour le bois, recyclé ou non. Or le Département possède les immenses forêts des Monts du lyonnais et du Beaujolais, assez bien desservies par des voies ferrées capables ( vallées de la Brévenne, de la Turdine, de l’Azergues) d’apporter de la matière première par exemple dans des chaufferies judicieusement placées au bout de voies ferrées, dans des plate formes ferroviaires aujourd’hui souvent peu utilisées.
Cela suppose évidemment la mise en place de réseaux d’approvisionnement, de plates formes de chargement ( supprimées par la SNCF par exemple à Poules les Echarmeaux) qui devraient être coordonnées par la collectivité. De même pour d’autres types de biomasse, destinée à produire du biogaz, du compost. Une vision intégrée est nécessaire.
L’agriculture aussi…
L’agriculture ne serait pas en reste et devrait elle aussi être intégrée dans une politique unique à l’échelle d’une agglomération intégrant tout le Rhône. Seule une vision intégrée permettrait de valoriser dans de bonnes conditions économiques et logistiques, des produits laitiers, des céréales, des produits carnés, des élevages du département. Là encore, comme pour les transports de personnes, une autorité organisatrice favoriserait les flux, pour la collecte et pour la distribution.
Ces solutions ne peuvent exister qu’avec la mise en place de flux perlettant d’assurer les circulation entre producteurs et consommateurs, un rôle qu’une grande collectivité pourrait favoriser…
