Il doit y avoir en France environ cinquante mille églises consacrées au culte catholique. Ces églises sont pour la plupart propriété des communes ; quelques-unes sont propriété de l’Etat ; d’autres enfin (les moins nombreuses) sont propriété d’associations privées. Or, les communes n’ont souvent pas les moyens de toutes les entretenir et beaucoup de ces églises se dégradent.
Comment les préserver, dans un contexte de désaffection des fidèles et de réduction générale des budgets publics ? La question va se poser avec une acuité croissante dans les décennies à venir. Il va devenir impératif de soulager les communes (et les Départements, les Régions et l’Etat) de ce poids. Où trouver les sommes nécessaires ?
Un lieu de spiritualité
Par essence une église est un lieu de rassemblement et de culte, un lieu de spiritualité. Que peut-on y faire d’autre que célébrer un culte ? Le culte catholique suppose-t-il l’exclusivité ? Sinon, avec quels usages partager ? L’œcuménisme peut-il aller jusqu’à partager un lieu entre des cultes différents ? N’est-ce pas une fausse bonne idée ? Dès lors qu’on souhaite accueillir à d’autres religions, les locaux deviennent mal adaptés. Et en plus intervient la pression des fidèles, qui s’ils n’ont plus les moyens de financer, peuvent refuser certaines évolutions.
Des avenirs possibles sont très divers, du plus sacré au plus profane : salles de concert ; salles de réunions, œcuméniques ou non ; office du tourisme ; bureaux ; hôtels comme à Lyon avec La Villa Florentine; pépinières d’entreprises tertiaires ; piscines…
Les réflexions se heurtent à une limite : plus un projet est spirituel, moins il y a d’argent. Nous ne sommes plus à l’époque de Suger. Qu’apporte le fait que le bâtiment soit ancien et de qualité ? Qu’il soit inscrit à l’inventaire ? Qu’il soit classé monument historique ?
Des usages non religieux ?
La question se pose d’usages non religieux et non spirituels. Lesquels sont acceptables ? Même pour un laïc fervent, une église peut représenter une valeur spirituelle qui doit être protégée. Il n’est qu’à voir les réactions qui se sont manifestées à Provins à propos de la réaffectation d’une église en lieu d’hébergement pour les pèlerins de Compostelle, à Saint-Chamond et à Villars d’Arène, dans les Hautes Alpes, pour la démolition d’un clocher qui menaçait ruine, à Vernay en Beaujolais, pour une église à caractère patrimonial menacée de dégradation. La pression des catholiques a pu infléchir les décisions des élus, même s’ils sont minoritaires et désargentés.
Peut-on destiner une église à recevoir des séminaires, des conférences, à devenir un lieu de retraite, Qui jugera qu’un usage envisagé est ou non blasphématoire ? Peut-on trouver de nouveaux usages qui soient dans la tradition, les racines, la spiritualité, le collectif ? Peut-on imaginer une église transformée en lieu de réflexion sur des questions de morale, de philosophie ?
Il faut assurer la compatibilité avec des usages non-religieux et des activités profanes, écarter les solutions qui seraient perçues comme sacrilèges, même si l’église n’est plus consacrée. Il serait intéressant de savoir ce qui est fait à l’étrange, en Russie aux, Etats-Unis, en Angleterre en Suède, en Italie ?
Toutes ces considérations sont à envisager sur le long terme .Pour le moment, la plupart des églises tiennent debout. Qu’en sera-t-il quand un grand nombre d’entre elles menacera de s’effondrer ?
Pierre Faure-Brac pierredefaure@hotmail.com
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