L’exploitation par fracturation hydraulique n’est pas rentable sur une période inférieure à 15 ans (et très incertaine au-delà) si elle paye ses externalités.
L’exploitation des gaz de schiste est une technique lourde, fortement consommatrice en énergie. Le Rendement Energétique sur Investissement est très médiocre (1 à 2 unités d’énergie générée sur l’ensemble de la période pour 1 unité investie), pour un besoin en infrastructures très importants (de l’ordre de 54 000 à 174 000 m3 d’eau à injecter, 8 000 à 140 000 m3 d’eau de reflux à traiter, 5 000 trajets de camions par puits – le tout avec des technologies importées et des emplois locaux quasi inexistants.
Ø L’occupation de l’espace (au sol) est largement supérieure à des énergies renouvelables produisant la même quantité d’énergie. Le besoin d’infrastructures dédiées engendrera un impact sur le territoire rural avec notamment une artificialisation des sols, une pression foncière importante, et rendra caduque de nombreuses activités touristiques et rurales (exploitation forestière, prélèvement des eaux, tourisme…), ainsi que l’agriculture. La qualité de l’alimentation en eau (nappe phréatique et eau de surface) peut également être impactée. Selon le rapport du Parlement Européen, une centrale solaire sur la même surface (10 000m²) produit 1,1GWh/an d’électricité pendant 20 ans, alors qu’au bout de 10 ans environ, la plateforme de gaz de schiste ne fournit plus assez de gaz pour produire cette même quantité d’électricité.
Les risques sanitaires sont importants sont principalement dus à la libération de métaux lourds et substances radioactives depuis la roche mère, via la surface, les eaux et le sous-sol, mais aussi dans une moindre mesure aux eaux de fracturation.
Trois effets de l’exploitation génèrent ces risques, indépendamment des techniques utilisées. On peut ainsi retrouver dans les eaux usées du mercure (reprotoxique), du plomb et du cadmium (cancérigène, reprotoxique et mutagène), du thallium, des traces d’autres métaux toxiques. Liés à la remontée de polluants naturels, ces risques difficilement gérables, car inhérents à la technique de fracturation, hydraulique ou pas. Le traitement des eaux usées contaminées est très difficile et donc le risque sur la santé est très important.
La pollution des eaux de fracturation par les additifs chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique. Parmi les substances à éliminer impérativement: benzène, formaldéhyde, oxyde d’éthylène, acrylamide, silice cristalline…toutes ces substances sont contrôlées en Europe par la directive REACH. Par contre, le milieu de fracturation se comporte comme un réacteur chimique susceptible de faire apparaître des molécules toxiques
Les fuites de méthane au niveau du puits, qui peuvent contaminer eaux de surface et nappe phréatique.
Avec les techniques d’extraction actuelles, les risques de pollution des eaux sont inévitables. Seuls 70% de ce qui est injecté vers roche-mère remonte via le puits. Les risques sismiques ont également régulièrement été mis en avant
o Les conflits d’usage sont également mise en exergue dans le rapport. De par les volumes consommés, la fracturation hydraulique créée une tension supplémentaire sur la disponibilité de la ressource en eau alors que certaines régions sont déjà en situation de stress hydrique. En particulier dans le quart sud-est de la France.
Ø Aucune technique alternative, qu’elle soit mature ou bien à l’état de prototype, ne permet d’éliminer ces risques.