La phase 1 du projet HyWay s’achève alors que le développement de la filière Hydrogène connait en France une inflexion majeure : multiplication d’appels d’offres de collectivités, médiatisation régulière du sujet, inauguration de nouvelles stations, augmentation sensible du nombre de véhicules, sollicitations par le gouvernement sur une feuille de route et une note de positionnement de la mobilité hydrogène, lancement de grands projets régionaux structurants, etc.
Si HyWay a été un projet pionnier et précurseur, il s’achève dans une dynamique générale à laquelle il a fortement contribué, fédérant acteurs publics et privés.
Qu’a démontré HyWay ?
 Que le modèle de déploiement autour de flottes captives est pertinent, … même si des ajustements quantitatifs doivent être apportés,  Que le soutien politique est indispensable … et doit intégrer un soutien financier,  Que le rôle des clients « précurseurs » est fondamental … car ils incarnent les usages et sont les meilleurs ambassadeurs de la mobilité hydrogène,  Qu’un acteur « neutre » comme le Pôle de compétitivité Tenerrdis joue un rôle essentiel dans un tel projet, … en tant que facilitateur puis coordinateur.

Même si tous les objectifs n’ont pas été atteints, HyWay est un succès.
D’abord car il est la première concrétisation de travaux et de réflexions engagés depuis longtemps notamment par le consortium H2 Mobility France, et que ce modèle de déploiement autour de flottes captives, singularité française, est observé par de nombreux autres pays engagés dans la mobilité hydrogène. Certes, la rentabilité n’est pas aujourd’hui au rendez-vous. Cependant, HyWay a démontré que le modèle de cluster est vertueux pour initier la dynamique et que la rentabilité pour chaque acteur ne se trouvera qu’avec l’augmentation du nombre de véhicules vendus dans un cluster et de la quantité d’hydrogène consommé. Pour cela, les différents usages de la mobilité doivent tous entamer leur migration vers la « zéro émission » notamment les bus et les camions de livraison urbaine. Les voitures de types berlines proposées par Hyundai, Toyota et Honda sont également nécessaires pour améliorer la visibilité du projet et son retour sur investissement, mais cela induit une infrastructure bi-pression 350/700 bar qui n’existait pas au lancement du projet HyWay.
Ensuite et surtout parce que le cadre dans lequel HyWay a été conçu a permis d’observer, de mesurer, et d’acquérir un grand nombre de données, tant sur les paramètres techniques des véhicules et des infrastructures que sur les différents usages et leurs conséquences, en particulier sur les consommations. Ce retour d’expérience qualitatif et quantitatif est précieux, autant pour l’optimisation des business models, que pour les évolutions technologiques à apporter aux systèmes. L’analyse « technique » des usages, complétée par une analyse sociologique, a enrichi avantageusement ce retour d’expérience, en permettant d’affiner la pédagogie à faire auprès des clients utilisateurs, et de mesurer l’acceptation sociale de cette nouvelle mobilité et
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l’accompagnement indispensable à intégrer dans une démarche aussi novatrice. La dimension réglementaire a également été un volet important du projet, et si la règlementation doit encore évoluer, notamment pour faciliter les déploiements massifs d’infrastructure, HyWay lui aura offert des cas d’école concrets.
Enfin, HyWay est un consortium d’industriels qui tous ont capté de la valeur a travers ce projet, par le retour d’expérience, mais aussi par l’impact sur leur développement, et pour certains la création d’emplois. HyWay a renforcé la dynamique partenariale, qui se prolonge d’ailleurs dans de nouveaux projets, avec des configurations variables.
Pour Tenerrdis aussi, cette expérience de coordination de projet a également été couronnée de succès et a confirmé sa valeur ajoutée dans le pilotage de projets territoriaux complexes. L’expérience acquise dans HyWay sera mise à profit dans le projet Zero Emission Valley qu’accompagnera Tenerrdis.
HyWay… et après ?
HyWay avait été conçu en deux phases : la phase 1 s’achève, la phase 2 est lancée en partie (production d’hydrogène par électrolyse à Grenoble en 2018 et à Lyon en 2019) le reste (700 bar et nouveaux véhicules) s’inscrira probablement en grande partie dans le projet ZEV.
HyWay a fait des petits… d’autres déploiements ont vu le jour sur ce même modèle en France (HyPort en Occitanie, HyNoVar en PACA…) et surtout en région Auvergne-Rhône-Alpes, laquelle a identifié l’hydrogène comme « filière d’excellence » et a lancé son projet Zero Emission Valley, que préfigurait HyWay : 10 fois plus de stations et 20 fois plus de véhicules. On change d’échelle, le modèle reste voisin, capitalise sur les leçons d’HyWay ; et cette fois c’est une collectivité qui porte le projet.
La dynamique est lancée, HyWay y aura indéniablement contribué, d’autres modèles de déploiement voient le jour, tantôt portés par des collectivités (la Manche, Sarreguemines,…), tantôt par des acteurs économiques (déploiement des taxis Hype à Paris, 70 roulent à ce jour dans la capitale). HyWay a démontré que la mobilité hydrogène a toute sa place dans le mix des solutions pour une mobilité décarbonée, complémentaires en fonction des usages.