L’IRSN a analysé l’incident qui a entrainé la perte momentanée du refroidissement des systèmes importants pour la sûreté du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche)
La note d’information publiée par l’Institut de recherche et de Sûreté Nucléaire (IRSN) décrit l’incident. Comme l’a expliqué EDF, une masse exceptionnelle de débris végétaux a obstrué l’entrée de la station de pompage alimentant en eau le système de refroidissement du réacteur ce qui a rendu indisponible une des deux voies (voie A) du circuit de refroidissement des systèmes importants pour la sûreté . Cela a conduit EDF à arrêter « à titre préventif » le réacteur n° 4.
Une deuxième voie obstruée
La conduite du réacteur a été alors menée selon les procédures prévues . L’exploitant a arrêté le réacteur par la chute des barres de contrôle à 19h30 le 1er décembre.Il a procédé au basculement du refroidissement des systèmes importants pour la sûreté sur l’autre voie (voie B). Les exploitants ont alors constaté que celle-ci était aussi indisponible.
La procédure prévue a amené à utiliser la réserve d’eau du circuit de refroidissement des piscines du réacteur et d’entreposage des combustibles usés, comme source froide de secours. Cela a permis d’amener la tranche 4 dans un état sûr avec abaissement de la température et de la pression du circuit primaire. L’état sûr a été atteint à 02h30 mercredi 2 décembre.
Déjà en décembre 2003
Dans le même temps, l’exploitant a nettoyé le dispositif de filtration et les échangeurs de refroidissement. A 05h30, les deux voies de refroidissement A et B étaient à nouveau disponibles ce qui a permis la levée du plan d’intervention à 06h30. Durant tout l’incident et encore maintenant, le refroidissement du coeur du réacteur est assuré par les générateurs de vapeur qui sont toujours restés disponibles.
L’IRSN rappelle qu’un incident du même type est déjà survenu sur d’autres
centrales, notamment à Cruas le 2 décembre 2003. Mais c’est la première fois que les deux
voies redondantes du système de refroidissement des systèmes importants pour la sûreté ont été simultanément défaillantes. La gestion de cet incident, explique l’IRSN, a été facilitée par l’application par l’exploitant d’une procédure de sûreté prévue pour l’éventualité de la défaillance totale de ce système de refroidissement.