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L’isolation par l’extérieur : pas spectaculaire mais très efficace

L’isolation d’une construction n’est apparemment pas une réalisation spectaculaire. Depuis quelques années, ce sont surtout des techniques de production d’énergie qui sont mises en avant, en particulier des techniques de production d’énergies renouvelables, solaire thermique et photovoltaïque, bois, géothermie.


La prise de conscience s’est cependant amplifiée qu’il était inutile d’investir dans des équipements technologiques sur une passoire. La priorité logique dont donc être donnée à l’isolation intérieure parfois, mais surtout à l’isolation par l’extérieur. C’est pourquoi la Région Rhône-Alpes inclut l’isolation par l’extérieur dans les appels à projets pour recenser 100 bâtiments à basse consommation.


En fait l’isolation est non seulement une réalisation très technique mais c’est aussi un investissement qui permet des réductions appréciables de consommation d’énergie pour le chauffage. Isoler c’est isoler les combles toits, c’est changer les ouvertures, avec des doubles ou triples vitrages, ou mettre des doubles menuiseries. C’est aussi isoler par l’extérieur, comme cela a été rappelé lors d’un atelier auquel ont participé ce jeudi, plus de cent personnes, professionnels et même quelques particuliers, à l’invitation de l’Agence Locale de l’Energie du Grand Lyon (ALE).


Eviter les ponts thermiques


Architecte, Julien Fontaine, rappelle que l’isolation par l’extérieur permet de minimiser les déperditions et de réduire les ponts thermiques. Les ponts thermiques sont les passages par les lesquels dans une construction, la chaleur va passer pour se dissiper à l’extérieur. La jonction de dalles avec un mur extérieur crée un pont par lequel la chaleur d’un logement isolé simplement de l’intérieur, se dissipe dans le mur, puis à l’extérieur. L’isolation extérieure permet d’éviter cette dissipation.


L’isolation extérieure accroît le confort, en permettant une température homogène, sans zones froides. L’inertie des murs est conservée par les parois intérieures. L’isolation extérieure permet aussi d’améliorer la qualité de l’air, réduction de la condensation avec réduction des effets de rosée en bas de parois, donc des dégradations de revêtements.


L’isolation extérieure peut être réalisée tout en laissant les locaux occupés. Elle ne réduit pas la surface intérieure (habitable) des locaux. Elle ne renforce pas l’isolation acoustique, et elle n’a aucun effet sur l’isolation acoustique intérieure : dans un immeuble collectif, elle ne réduit pas les bruits d’un logement à l’autre.


Une technique à maîtriser


La pose d’une isolation extérieure est une opération délicate. A partir du moment où on isole ainsi, cette enveloppe doit être pérenne, et elle doit assurer des performances en subissant des contraintes fortes. Avant de vous lancer dans une opération d’isolation par l’extérieur, demandez non seulement plusieurs devis, mais insistez sur plusieurs points.


L’isolant extérieur devra supporter des contraintes climatiques, qui dépendent évidemment de la situation de l’immeuble. L’eau, vent, pluie, le froid, le soleil, les variations thermiques ont des effets sur tout bâtiment mais ces effets sont cruciaux sur l’isolation extérieure.


L’isolation durable doit aussi être réalisée avec des matériaux dotés de qualité de résistance mécanique et de stabilité dans le temps. Il faut évidemment fixer les isolants de manière fiable. Les colles peuvent poser des problèmes de durée aussi beaucoup d’isolants sont fixé mécaniquement. Il faut veiller alors, non seulement à la qualité des raccords (dans tous les cas) mais aussi à éviter que dans le temps, les fixations n’apparaissent pas à travers le revêtement.


Traiter les points singuliers


Les spécialistes ont recensé toute une pathologie de l’isolation : raccords mal réalisés, éléments qui jouent, fissures incontrôlées, risque de décollage par panneau pour système collé, fixations qui apparaissent derrière le revêtement. Il faut une reconnaissance du support, des essais préalables, une bonne préparation, un respect des avis techniques, une bonne réalisation. Choisissez des entreprises connues de vous qui ont des références visibles.


Les professionnels de l’atelier organisé par l’Agence Locale de l’énergie du Grand Lyon ont insisté sur le traitement des points singuliers qui sont nombreux dans un immeuble, proportionnellement à la complexité de l’architecture. Les angles rentrants et saillants, les ouvertures, les coffres, les volets, marquises, etc. Toute discontinuité doit être parfaitement gérée.


Il existe même des cas particuliers exigent une attention spéciale la réglementation imposant même des précautions. La sismicité fait partie de ces cas. Ce risque étant négligeable dans la région lyonnaise, pas de contraintes dans ce secteur, mais sur des régions alpines comme Grenoble, il faut choisir des systèmes qui doivent être calculés. Cela va impacter si on fait des vêtures en carrelage, de céramique, sur une ossature inox ce qui ne peut pas se faire n’importe où. Risques de décrochement. La complexité des opérations suppose une très bonne coordination des différents cops d’état appelés à intervenir : couvreur, maçons, menuisiers.


Contraintes réglementaires


Il existe aussi des contraintes réglementaires surtout présentes en milieu urbain lorsque l’immeuble es en bordure de l’espace public, le long d’un trottoir. Il est interdit en France, d’empiéter sur l’emprise publique en dessous d’une hauteur de quatre mètres. Or, un isolant épais de 120 millimètres crée une emprise sur le domaine public. L’isolant ne devra être posé alors qu’à partir de la hauteur de quatre mètres ce qui empêche l’isolation du rez-de-chaussée.


Existenr évidemment des patrimoines anciens difficiles à isoler pour des raisons techniques. Une isolation extérieure entraîne des modifications esthétiques importantes, ce qui peut entrainer une baisse de l’intérêt architectural de l’immeuble. Les services des Bâtiments de France peuvent même s’opposer à la mise en œuvre de certaines isolations extérieures dans le périmètre de co-visibilité de bâtiments classés monuments historiques. On peut alors se contenter d’isoler des parties non visibles comme des murs pignons, des murs de cours intérieures, etc.


Dans certains cas par contre, l’isolation permet de changer l’aspect d’un bâtiment sans intérêt et de lui donner un nouvel aspect. L’isolation peut être l’occasion de supprimer des éléments inutiles ou disgracieux, de redonner un nouvel aspect à une façade C’est ainsi que le cabinet Fleurent-Valette-Burellier, a isolé rue Vendôme, à Lyon, pour l’OPAC, un immeuble auquel a été donné aussi un aspect nouveau.



Un investissement efficace


Variété des techniques entre simple couche polystyrène avec enduit, et bardage avec épaisseur important, finition en brique ou céramique. Une maison ancienne de 100 mètres carrés consomment chaque année 30 000 KWh ce qui peut être réduit à 17 000kWh moins 40% avec une isolation correcte et à 8000 kWh avec une isolation poussée. Plus raisonnablement les économies moyennes tournent autour de 15% par rapport à une isolation intérieure. Il faut évidemment prendre en compte la durée de vie varie évidemment 10 à 30 ans, sauf bardage. Au total, le temps de retour varie selon les investissements.


En poussant très loin l’isolation extérieure du logement, on peut atteindre des performances de consommation remarquables, de moins de 50 kWh par mètre carré et par an. Il faut pour cela isoler par l’extérieur, en installant l’isolant de manière à isoler même les murs d’un sous-sol, poser un isolant épais sous le combles ( 300 mm) et isoler le plafond du sous-sol.



Immeuble collectif : isoler d’abord



L’isolation dans une copropriété présente évidemment des difficultés d’ordres technique et juridique. Il faut aussi une logique économique. Yves Belmont, architecte de la DRAC ( Direction régionale des Affaires Culturelles, rappelle que dans un immeuble collectif, ” on ne peint pas d’abord, on isole ».


Les copropriétés peuvent être anciennes et davantage encore que les bâtiments individuels, elles expriment des architectures très différentes. Il y a des édifices construits entre 1948 et 1975, et des édifices anciens antérieurs à 1948. Les techniques mises en œuvre sont très différentes car il faut installer l’isolant sur des supports très variables (béton de mâchefer, ossature de béton ou d’acier ; façades légères). Il existe d’innombrables immeubles construits il y a trente ou quarante ans où le déploiement des performances des matériaux a fait créer des immeubles aux performances énergétiques faibles, mais aux formes parfois difficiles à gérer. Une isolation extérieure mise en œuvre sur l’ensemble du bâtiment demande un travail d’étude particulièrement lourd.


Les bâtiments collectifs, donnant directement sur la rue ou sans protection réelle peuvent être exposés à des agressions mécaniques malveillantes au rez-de-chaussée. Il faut prévoir renforcement des revêtements, normalement c’est prévu, mais attention. C’est la faiblesse de l’isolation par l’extérieur qui n’est efficace qu’avec un matériau souple, qui doit être solidement protégé des chocs, des véhicules.


michel.deprost@free.fr


Agence locale de l’Energie du Grand Lyon: http://www.ale-lyon.org/



Matériaux minces: à utiliser avec précaution



Des matériaux minces sont proposés sur le marché, et présentés comme ayant des performances très intéressantes, pour un prix en revanche élevé.L’Agence locale de l’énergie de l’agglomération lyonnaise, à laquelle Enviscope a posé la question de l’intérêt de ces matériaux, rappelle que ses avis sont fondés sur des résultats d’essais, de certifications, d’avis techniques provenant de laboratoires et organismes accrédités. L’affichage des performances et caractéristiques intrinsèques des produits basées sur ces résultats est essentiel pour l’ALE.


C’est pourquoi, les produits commercialisés sous l’appellation de « produits minces réfléchissants » font l’objet d’une grande attention. En effet, ils présentent des caractéristiques thermiques et de mise en œuvre particulières qu’il convient de bien connaître pour éviter de sérieux dommages dans les bâtiments.


Le groupe spécialisé de la Commission chargée de formuler les avis techniques (GS n°20) a rédigé en 2004 une note d’information sur ce type de produits. Cette même Commission a également publié plusieurs avis techniques sur ce type de produits. Selon cette note, la résistance thermique desdits produits (calculée selon les méthodes appliquées en Amérique du Nord et en Europe) est, suivant l’ouvrage et le mode de pose adopté, de :


– 0,1 à 0,4 m².K/W pour une pose directe sans lame d’air en plancher,


– 0,2 à 1 m².K/W pour une pose avec réservation d’une lame d’air en mur et toiture,


– 0,3 à 1,7 m².K/W pour une pose avec réservation de deux lames d’air.


Même ajoutée à la résistance du support (qui est, par exemple, de 0,3 m2.K/W environ pour un mur en parpaings creux) elle ne permet pas d’atteindre la résistance thermique des parois des constructions neuves imposée par la réglementation puisque celle-ci varie de 2 pour les planchers à 4 m2.K/W selon la paroi et la zone climatique.


De plus, sauf exception, ces produits sont très étanches à la vapeur d’eau en provenance de l’intérieur des logements. Ils peuvent donc donner lieu à des condensations importantes s’ils sont posés sans précautions particulières, par exemple directement sous les tuiles d’un toit ou du côté extérieur d’une ossature en bois ou en métal. Avec le temps, l’accumulation d’humidité peut provoquer le pourrissement du bois ou la corrosion du métal.


En sa qualité d’organisme chargé notamment de promouvoir des solutions d’isolation efficaces et durables, l’ALE est préoccupée par le développement rapide de ces produits qui sont souvent prescrits et posés en toute méconnaissance de leurs caractéristiques réelles” explique le directeur de l’Agence Locale de l’Energie du Grand Lyon.


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