Alors que le Parlement européen a voté la participation de l’Europe à ITER, Michèle RIVASI, eurodéputée EELV vice-Présidente du Groupe des Verts-ALE et co-rapporteure sur le financement d’ITER, dénonce une « fuite en avant continue: “Cela fait longtemps maintenant que le projet ITER est discuté, et il est toujours autant contesté, notamment par la communauté scientifique dont trois éminents Prix Nobel de Physique: Pierre Gilles de Gennes, Masatoshi Koshiba et Georges Charpak. Mais les députés européens ont semble-t-il plus besoin de rêver que d’apporter des solutions concrètes à l’Europe de l’énergie: preuve en est, il n’y a jamais eu de débat scientifique contradictoire au sujet d’ITER dans les institutions européennes, et ce n’est pas faute d’avoir essayé de l’impulser“.
“ITER n’est qu’un projet de recherche, qui vise à démontrer que le réacteur peut générer plus d’énergie qu’il n’en consomme, ce qui n’a jamais été réalisé en 50 années de recherche. Si les tests sont concluants, on prévoit de construire d’ici à 2050 un réacteur expérimental d’une puissance équivalente à un réacteur commercial, et si ce projet fonctionne les scientifiques espèrent commercialiser la fusion nucléaire d’ici 2100. Mais voilà, il n’y a que des ‘si’ et aucune certitude quant à la capacité de maîtriser le plasma en fusion, censé léviter grâce à un champ électromagnétique. Là est tout l’enjeu: le plasma ne doit surtout pas toucher les parois du réacteur, car la moindre disruption entraînerait un incident ou même un accident, selon sa gravité…alors même que le site ne bénéficie d’aucune assurance aux dernières nouvelles”.