Kallistem a été créée en avril 2012 par des chercheurs de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon. Cette société de biotechnologie est spécialisée en biologie de la reproduction. Elle a développé un système de culture cellulaire qui permet de réaliser le processus de spermatogénèse humaine et animale in vitro. Louis Delon, président de Kallistem explique que « pour réaliser ce processus,la société cultive des cellules germinales souches qui sont transformées en spermatozoïdes au cours de ce processus »
Concrètement, Kallistem cultive des cellules testiculaires prélevées sur des rats. Une substance chimique est ensuite mise au contact des cellules, afin d’évaluer sa toxicité sur la fertilité. Louis Delon explique que « cette technologie permet d’évaluer à un stade précoce de leur développement les molécules qui sont toxiques pour la fertilité masculine ». Cette technologie permet de réaliser 80% de la spermatogénèse, et de mieux comprendre le processus de production des spermatozoïdes dans le testicule. Il s’agit d’un enjeu de santé publique majeur puisque la fertilité masculine est en déclin depuis plusieurs décennies. Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène, l’une des plus probables étant les nombreux polluants présents dans l’environnement et auxquels nous sommes tous confrontés quotidiennement.
Réduire l’expérimentation animale.
Louis Delon déclare que « la spermatogénèse in vitro permet de réduire de 20 à 30 fois le nombre d’animaux nécessaires aux études de toxicité testiculaire ». En 2007, la réglementation européenne REACH est entrée en vigueur. Elle a pour objectif d’enregistrer et d’évaluer la toxicité de plusieurs dizaines de milliers de substances chimiques produites ou importées sur le territoire européen à une quantité supérieure à une tonne par an. Dans le contexte de cette réglementation, la spermatogénèse in vitro pourrait permettre de réduire considérablement l’expérimentation animale.
Dans le cadre de REACH, 70% des animaux sacrifiés pour évaluer la toxicité de produits seront utilisés en toxicologie de la reproduction. Louis Delon déclare que « Kallistem ne sacrifie que sept rats en moyenne pour conduire une étude in vitro, là où il en faudrait 140 pour réaliser la méthode in vivo sur des animaux vivants ». Louis Delon ajoute que « la technologie mise au point par Kallistem est actuellement la seule capable de mesurer in vitro l’impact d’une substance chimique sur la spermatogénèse sur une période de quatre semaines ».