Selon l’Agence France Presse, le préfet du Rhône Jean-François Carenco a menacé ce jeudi de poursuivre le propriétaire de Kem One, le financier américain Gary Klesch, en cas d’échec du sauvetage de l’ex-pôle vinylique d’Arkema, à quatre jours de la date butoir pour le dépôt des offres de reprise. “Je poursuivrai Klesch jusqu’à la fin de mes jours si c’est lui qui fait capoter la reprise“, a déclaré le représentant de l’Etat peu après s’être entretenu sur le sujet avec le procureur de la République à Lyon, Marc Cimamonti. Le prefet du Rhône est connu pour son franc parler..
Kem One SAS, qui gère les activités amont, placée en redressement judiciaire attend un repreneur. Huit offres d’intérêt ont été exprimées au début de l’été, offres qui devaient se transformer en offres fermes, plus précises d’ici à lundi. L’adminsitrateur judiciaire doit ensuite étudier ces offres avec le tribunal de commerce avant que se dernier statue sur le choix d’un repreneur.
Gary Klesch a repris il y a un an, pour un euro symbolique les activités vinyliques d’Arkema, y compris une trésorerie importante. Mais il n’a pas réalisé les investissements prévus. Klesch serait prêt à céder ses activités aval (fabrication de profilés, notamment de fenêtres), les plus rentables, pour un euro symbolique en cas d’offre de reprise globale du groupe, alors que seules les activités amont (production de PVC) sont en redressement judiciaire depuis mars. Pour Jean-François Carenco ‘il serait “immoral, insupportable que Klesch garde l’aval et fasse de l’argent dessus alors que cela ne lui a rien coûté“.
Deux noms américains de repreneurs potentiels circulent : le fonds d’investissement Sun Capital Partners et le groupement d’industriels Open Gate Capital, qui ont été reçus cette semaine au ministère du Redressement productif selon la CGT, premier syndicat du personnel.
La procédure de redressement judiciaire concerne 1 300 des 1 800 salariés de Kem One, répartis sur cinq sites dans le Rhône, l’Ain, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-de-Haute-Provence.