La Bergerie du Miravidi, écogite efficace et inspiré

On pousse la porte d’une oasis. Côté cour, au bout d’une allée de gravier, la « rue du Bonheur », le visiteur arrive dans un étagement de terrasses. La table du petit déjeuner est dressée, en plein air, avec une corbeille de noix, une corbeille de pommes de pin, des capucines orange, des couleurs vives, au pied du vieux pressoir capable encore d’extraire le jus des variétés de pommes locales

Il y a des roses, pour les pétales colorés, la fraicheur, les effluves, pour les insectes aussi. Une oasis maintient la vie, la conserve plus belle, plus riche, plus variée. La Bergerie du Miravidi a été voulue par sa créatrice, Geneviève Gaffayon, comme une oasis dans ce coin de Tarentaise ou la montagne a été sacrifiée au dieu mécanique et au culte de l’argent. Un virage que Geneviève a refusé. Une histoire ancienne.

Une histoire de famille. Car les racines de Geneviève sont ici en montagne. Dans la terre. Du côté de Tignes, ou dans les années cinquante, son père, agriculteur, exproprié pour la construction du grand barrage, accepte d’héberger dans un bâtiment qu’on lui remet, les ouvrier du grand chantier. L’activité se développe. Geneviève la poursuit, devient hôtelière et s’occupe de l’Hôtel du Marais, à Boisse, un écart de Tignes pendant dix huit ans.
Mais Geneviève n’est pas seulement gestionnaire. Elle développe des activités de bien-être, propose de la danse thérapie, comme elle réfléchi aux rapports entre le bonheur et cadre de vie. Au début des années 2000, Geneviève vit comme une révélation. Sa vie, c’est construire, décorer, décorer pas seulement chez les autres, mais dans un lieu qu’elle concevrait entièrement. Elle veut aller plus loin dans un engagement technique et esthétique, spirituel et manuel, pour une construction qui ne soit efficace sur le plan environnemental, et source de plaisir. « J’ai suivi une formation de décoratrice avec le Centre national d’enseignement à Distance, mais il y avait beaucoup de théories et de considération dépassées, de nombreuses techniques qui n’étaient pas abordées. Je me suis informée de travaux en Allemagne, en Suisse, dans les pays d’Europe du Nord » .

Une bergerie

D’une autre branche de l’arbre familial, elle a cueilli dans un hameau de Hauteville Gondon, une ancienne un ensemble imbriquant et superposant, autour d’une cour étroite, un fenil, une grange, une bergerie profonde, une cave, une écurie, et sous un séchoir à noix, une habitation.
Au bout d’années de travaux, la Bergerie revit. Isolation épaisse, vitrages doubles ou triples, planchers respirant, argiles, chaux, enduits naturels : Geneviève et son époux, Jean-Loïc ont mis en œuvre des matériaux sains, qui respirent, facilitent par l’absorption de l’humidité les échanges thermiques au fil des saisons.

Mais la Bergerie revit dans la lumière et les couleurs. De la pièce principale, éclairée par une large baie, Geneviève a fait un espace d’inspiration himalayenne, aux murs orangés, avec une longue banquette perchée sur une estrade, amollie de coussins devant une niche éclairée, un poêle de émaillé bleu, reproduction d’un modèle du temps de l’empire des Indes. Des portes, un coffre authentique rappellent les plus hautes montagnes du monde alors que des meubles façonnés en bois local ont reçu les touches de peintures qui leur ont conféré les couleurs du Népal. Au fond, dans une niche une peinture de facture naïve, œuvre de la maitresse du lieu, rappelle avec force symbole l’importance de la nature, mais la fontaine qui chante, fait s’écouler sur un cairn de pierre eau fraiche qui tempère l’atmosphère.
Les chambres expriment à la fois la même démarche naturelle, voire spirituelle, le même engagement pour le grand nord ou la forêt, leurs cultures et leurs bêtes. La chambre Grand nord, des fourrures (artificielles) donne une tonalité animale, jusque dans les abats jour aux diodes électroluminescentes économes enchâssées dans des cristaux et sur les murs, des meutes de loup ou des hardes d’élans fixent le visiteur.
Pour se réconcilier avec l’environnement, le bonheur et le plaisir ne sont pas seulement affaire de technique.michel.deprost@enviscope.com

http://bergeriedumiravidi.com/

LinkedIn
Twitter
Email

à voir

Related Posts

Le réchauffement climatique s’accélère

La température moyenne mondiale de chacune des cinq prochaines années 2020–2024 devrait être supérieure d'au moins 1 degré Celsius aux niveaux préindustriels (1850–1900), selon les nouvelles prévisions climatologiques publiées par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). La probabilité que cette température dépasse...

Mag2lyon numéro 163

NEWSLETTER

Rececevez réguliérement par mail nos dernier articles publiés

Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo

Derniers articles publiés

Enquêtes

Reportage Vin 31

Dossiers

Territoires

Environnement

Energie

Mobilité

Médiathèque

économie

économie durable

bioéconomie

économie circulaire

Construction et aménagement

Recherche

Welcome Back!

Login to your account below

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.