La décentralisation remet en cause la place de l’Etat, développe les intercommunalités, des métropoles. Difficultés de transport, de logement, économiques, sanitaires: la CGT met en lumière les inégalités entre métropoles de Rhône-Alpes et territoires ruraux et prône un développement équilibré de tous les territoires.L’aménagement du territoire est un enjeu environnemental et énergétique. Il suppose une activité économique répartie et équilibrée, pour l’agriculture, l’industrie, les services publics, et des conditions de vie, de transports, de logement de qualité pour les habitants. L’habitat n’est pas qu’une affaire de biodiversité! C’est évidemment un enjeu pour les femmes et les hommes!
Or une fracture se fait jour de plus en plus en France, entre régions riches et régions plus pauvres, et à l’intérieur des régions les disparités se creusent.
« La région ce sera les métropoles des riches et nous en Ardèche % va-t-on aller? On va bientôt être ravitaillés par les corbeaux. On n’est pas pour la compétitivité, la guerre économique ça va » explique un militant de l’Ardèche, lors de la rencontre régionale de la confédération CGT autour de l’évolution des territoires. Ce sentiment réflète l’inquiétude des militants du syndicat face aux mouvements de réorganisation de l’administration du territoire. La CGT craint le recul du rôle de l’Etat, la réduction des effectifs de la fonction publique d’Etat. La syndicat réagit aux lois qui ont visé ou viseront à fusionner les communes, à faire disparaître les conseils départementaux, à diviser par deux le nombre de régions.
Refus de la concurrence
Emmanuelle Puissant, de l’Association d’études économiques et sociale de la CGT, critique la mise en avant de la notion de concurrence et la notion de taille, avec la prime donnée aux plus gros. La métropolisation est présentée par ses partisans, comme indispensable pour faire face à la mondialisation, mais elle risque de vider des secteurs entiers de leur substances.
En Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon absorbera des compétences du Département du Rhône sur son territoire. La Métropole de droit de Commune de Grenoble ira dans le même sens. La CGT critique une notion d’excellence qui serait synonyme d’exclusion pour les entreprises, laboratoires, ou établissements qui ne seraient pas « excellents ». De même, elle dénonce une mise « en concurrence où les perdants sont relégués à se spécialiser dans le tourisme et l’accompagnement social ».
C’est le cas dans le domaine de la santé, pour les services publics, pour le vieillissement de la population, l’isolement, des conditions de vie difficile pour des personnes âgées. Il y a deux fois plus de personnes âgées percevant le minimum vieillesse en Ardèche qu’en Haute Savoie.
Pour la CGT au contraire, un développement des territoires est possible, qui allie agriculture, industrie, services publics, tourisme, qualité de vie. Les adhérents de la CGT insistent pour travailler et vivre au pays.
C’est ce que rappelle Esméralda AROZARENA-NAZZARENI « L’ Ardèche qui est un département encore industriel, avec 30% d’emploi mais la bataille de l’industrie est forcément menacée alors qu’elle est indispensable. L’Ardèche depuis plus de quarante ans n’a plus de trains voyageurs et en même temps la question du réchauffement climatique nous perturbe » .
Mais Esméralda AROZARENA-NAZZARENI, refuse d’un développement à n’importe quel prix. La CGT a pris position contre le gaz de schistes. Elle soutient le nucléaire en insistant sur les compétences qu’EDF doit conserver. La CGT avance aussi des idées de développement local compatible avec l’environnement. « La Grotte Chauvet peut être un point de développement non seulement du secteur de Ruoms mais aussi de toute l’Ardèche pour le tourisme, pour l’agro-alimentaire, mais si le site est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, on ne pourra pas faire venir les touristes avec leurs voitures …»
michel.deprost@enviscope.com