Réunie le 2 juillet à Manama (Bahreïn), la quarante deuxième session du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a annoncé sa décision. Il a salué le travail scientifique effectué pour corriger les insuffisances qui avaient justifié à deux reprises le renvoi du dossier auvergnat. Le critère de « beauté naturelle » n’était pas clairement rempli et l’absence d’unicité des caractéristiques de la Chaîne avait été mise en avant. Il s’agit du quatrième bien naturel français inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, après le Golfe de Porto (1983), les Lagons de Nouvelle-Calédonie (2008) et les Pitons, cirques et remparts de l’île de la Réunion (2010). Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès du Ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique, représentera le Gouvernement lors d’un évènement de célébration ce vendredi 6 juillet à l’initiative du Conseil Départemental du Puy-de-Dôme.
Le site illustre le phénomène de fracture continentale à l’origine de la séparation des continents. Cet « instantané géologique » offre des qualités exceptionnelles à l’échelle mondiale : une visibilité et une lisibilité pédagogiques pour comprendre un processus complexe. Le site comble une lacune de la Liste du patrimoine mondial pour les biens illustrant les principaux phénomènes tectoniques à la surface de la planète.
La Faille de Limagne, vieille de 35 millions d’années, descend jusqu’à 3 000 mètres dans les entrailles de la Terre. Le site primé s’étend sur 30 kilomètres de long et sur 24 000 hectares. La Chaîne des Puys est un ensemble de 80 volcans âgés de 8 400 à 95 000 ans. Ils se distinguent sous trois formes : cône, dôme ou en maar.
Portée par le conseil départemental du Puy-de-Dôme avec l’appui du ministère de la Transition écologique et solidaire, la candidature du « Haut lieu tectonique Chaîne des Puys–Faille de Limagne » a fait l’objet d’un travail rigoureux de plus de dix ans, validé par les plus grands spécialistes internationaux de la géologie.
La candidature a bénéficié ces deux dernières années d’un dialogue approfondi avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et le Centre du patrimoine mondial, ce qui a permis d’améliorer notablement le contenu du dossier de candidature pour obtenir l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (U.I.C.N) avait rendu en mai son accord pour la troisième candidature estimant que le site illustre de manière exceptionnelle le phénomène de rupture continentale, l’une des cinq principales étapes de la tectonique des plaques.