La région lyonnaise a connu en 2013 une croissance des investissements dans le secteur des locaux d’activité et des activités de logistique. Selon les données de la FNAIM Entreprises qui réunit quinze cabinets spécialisés dans les transactions de location et de vente pour ces locaux, la demande placée pour les locaux d’activités a été de 322 000 mètres carrés ce qui représente ne nouvelle hausse (de 4%) par rapport à 2012. La demande s’étend géographiquement dans l’Est de l’agglomération (52%) dans le Nord de l’Isère (11) dans le nord de l’agglomération (14%), mais aussi sur des secteurs de rénovation urbaine (Carré de Soie, 7% de la demande).
Les professionnels observent une tendance à la baisse des activités industrielles et le développement d’activités semi-commerciales et de loisirs. Le marché aura besoin de foncier.
Des besoins sur des secteurs de plus en plus larges
Pour la logistique, le marché a été de 281 000 mètres carrés, en baisse de 25% après une année 2012 exceptionnelle, mais dans la moyenne des 300 000 mètres carrés observée depuis une dizaine d’années. La demande s’exprime pour des secteurs du Nord Isère (Saint Quentin Fallavier, Isle d’Abeau), mais aussi pour la plaine de l’Ain.
La demande de sites de grande taille ne trouve pas d’offre dans la région lyonnaise elle-même. Les entreprises de logistique doivent aller jusqu’à Mâcon ou Valence pour trouver des espaces suffisamment vastes. Jean-Marie Guillet, directeur du département industriel et logistique France de Jones Lang Lasalle, il y a « urgence d’identifier de nouveaux secteurs de développement foncier ».
La troisième plate forme en Europe
En effet, la région lyonnaise est clairement la troisième région logistique européenne, après Rotterdam et Hambourg. Pour les bureaux, le marché lyonnais se développe alors qu’il se tasse dans d’autres agglomérations françaises (Marseille, et même région parisienne). Le marché lyonnais se développe en 2013, alors qu’il s’est essoufflé dans plusieurs métropoles européennes (Milan, Francfort).
Ce constat est celui d’une tendance établie. Cette tendance pousse les investisseurs qui ne trouvent pas les opérations qui les intéressent en région parisienne à venir en région lyonnaise où la rentabilité est assurée dans la durée.
Une activité qui structure la région
Le phénomène a pris une ampleur géographique qui structure la région. La Vallée de la Saône, la Plaine de l’Ain connaissent un équipement galopant. Le Nord Isère est devenu le centre de gravité logistique non seulement de l’agglomération lyonnaise, mais aussi de la région de Grenoble.
Cette croissance rend urgente pour les professionnels la mise en place de projet encore loin de la commercialisation. Ils attendent la mise en place de la plate forme de Grenay, à l’Est de Lyon, qui devrait bénéficier de sa position sur le Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise (CFAL) dont seule la branche nord est bouclée juridiquement.
Pour le moment, le développement est presque exclusivement axé sur le transport routier. Cette croissance a des conséquences sur le plan de la fluidité du trafic, sur le plan environnemental.
L’insuffisance des infrastructures ferroviaires se fait cruellement sentir. Les responsables du développement économique de région de Lyon n’ont pu satisfaire en 2013 une demande du groupe Lactalis d’implanter une usine, faute d’embranchement fer. L’absence d’embranchements ferroviaires est un obstacle au développement durable de l’activité. Alors que la région de Lyon continue à attirer des investisseurs, dans un contexte français qui voit plutôt les investisseurs étrangers devenir frileux.
michel.deprost@enviscope.com