Les membres du Conseil régional de Rhône-Alpes ont adopté, vendredi 6 mars, le Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020 qui prévoit notamment un milliard d’investissement pour le ferroviaire. Néanmoins, cette adoption, réalisée de façon nominative, s’est faite dans la douleur.
Sur 155 conseillers régionaux (1), 149 ont voté vendredi d’une manière nominative lors du scrutin sur le contrat de plan Etat Région qui prévoit notamment plus d’un milliard d’euros d’investissements en cinq ans pour le ferroviaire: 60 pour, 41 contre, et 48 se sont abstenus. Le vote a été réalisé de façon nominative suite à la demande des élus du groupe PSEA.
Néanmoins, ce vote détaillé a montré que les élus n’ont pas tous respecté à la lettre les consignes de vote de leur groupe politique. En effet, les groupes PSEA et PRG-EG-APP s’étaient prononcés en faveur du CPER, les groupes UDC et FN étaient contre, le groupe EELV était pour l’abstention, tandis que le groupe Front de Gauche ne s’est pas prononcé clairement en faveur du plan. Si les consignes ont majoritairement été respectées, les élus Front de Gauche étaient partagés entre l’abstention et le vote pour, tandis que certains élus de droite n’ont pas voté contre le plan.
Un chiffrage flou
Le groupe EELV, par l’intermédiaire de Jean-Charles Kohlhaas, a justifié sa volonté de s’abstenir par le fait que “ce CPER n’était ni fait, ni à faire“. Ainsi, l’élu écologiste a estimé que “le chiffrage détaillé de ce CPER était trop imprécis, tandis que le poids de la région semblait insuffisant, comparé à celui des autres collectivités réunies présentes dans ce contrat de plan“.
Un plan réalisé dans la précipitation
Philippe Meunier, du groupe UDC a quant à lui expliqué que “bien que le CPER propose des actions intéressantes, il n’est pas finalisé et a été réalisé de façon précipitée, ce qui pourrait entraîner de graves conséquences sur les engagements qu’il conduit“. De ce fait, le groupe UDC s’est prononcé contre le contrat de plan.
Ce vote négatif a été également celui des élus Front national. Ainsi, Christophe Boudot a justifié ce refus par le fait que “l’Etat, au cours des CPER précédents, n’a jamais tenu la totalité de ses engagements, ce qui contraint la région à en faire plus, et donc, à dépenser plus que ce qui était prévu à la base”. Or, “si ce constat a été fait pour les CPER précédents, cette situation pourrait à nouveau se produire pour le nouveau“.
Philippe Reynaud, du groupe PSEA a approuvé “ un plan satisfaisant, qui a été négocié pour que les enveloppes allouées à la région soient satisfaisantes au maximum, notamment en matière de mobilité”. Catherine Pidoux, du groupe PRG, a quant à elle estimé que ce CPER “répondait à des objectifs qui favorisent le développement du territoire“.
Enfin, si Gilles Ravache, du groupe Front de Gauche, a souligné l’importance de ce plan, il regrette néanmoins “que la population n’ait pas été consultée, et que l’apport de l’Etat soit à nouveau réduit“. Il souligne en outre que “ce plan ne propose pas assez d’argent pour rénover des lignes ferroviaires défectueuses“.
jean-baptiste.jacquet@enviscope.com
(1): Le Conseil régional ne compte plus 156 élus, mais 155, après le décès de Fabrice Marchiol.