Laurent Wauquiez met de nouveau l’accent sur la rigueur budgétaire

        Le Conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes a débattu jeudi et vendredi du budget 2024 de la collectivité. Le président de la Région insiste de  nouveau sur la bonne gestion financière de la Région. L’exécutif met l’accent sur la baisse de la taxe sur les cartes grises, et de la taxe sur les carburants. Mais pour l’opposition de gauche, ces baisses ne doivent  pas masquer les recettes issues de la TVA, en hausse, dont la Région perçoit une part.

Lors des échanges sur le budget de la Région pour 2024, ce jeudi et ce vendredi, Laurent Wauquiez a mis en avant une fois de plus la bonne santé financière de la région, qu’il a présentée comme  » la Région la mieux gérée de France » .  Il a insisté sur le fait que le budget de 2024 ne comprend aucune hausse d’impôt malgré l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et du travail.  « Tous les indicateurs budgétaires sont au vert avec une capacité d’investissement qui nous permet de préparer l’avenir : relocalisation, sobriété énergétique, qualité de vie de nos habitants. »

Pour l’opposition de gauche et écologiste, ce satisfecit présente un biais. Si les taux des impôts n’ont pas changé, la Région qui bénéficie d’une part des recettes de la TVA, a quand même perçu un surcroit de recettes payées par tous les contribuables, même les plus modestes.

Toujours est-il que la bonne santé financière de la Région, rappelle Laurent Wauquiez, est à mettre au compte  » d’une gestion rigoureuse depuis 2016  » , avec une baisse de 15% des dépenses de fonctionnement depuis 2016 à périmètre constant. Le président de la Région a mis en avant le doublement de l’épargne brute entre 2015 et 2022. Ce sont les économies réalisées  « qui ont permis de dégager des marges de manœuvres d’autofinancement exclusivement destinées à l’investissement » . Depuis 2015, les investissements ont augmenté de 517 M€ (hors fonds européens) soit une hausse de 83% . Le ratio de désendettement ( nombre d’années nécessaire pour le remboursement de la dette ) de la Région est passé de 6 à 3 ans. Depuis 2016,  160M€ d’économies cumulées ont été réalisés en payant moins d’intérêts. Trop s’endetter n’enrichit pas les habitants, ou les entreprises , mais seulement les banques estime en substance Laurent Wauquiez.

Mieux qu’au niveau national

Le président de la Région, n’a pas manqué de souligner le contraste entre la situation financière de la Région et la situation financière du pays.    » Depuis 2017, la dette française a progressé de 14 points et a dépassé la barre symbolique des 3 000  milliards d’euros cet été ‘ » a rappelé  le patron d’Auvergne Rhône-Alpes dont les ambitions présidentielles  se lisent facilement entre les lignes.

Malgré un contexte marqué par l’inflation ; des taux d’intérêts toujours élevés et l’explosion des coûts du fait de la crise énergétique (+54% de dépenses d’énergie pour les lycées et bâtiments administratifs), la Région appliquera en 2024  encore, pour l’élaboration de son budget, le principe mis en place dès 2016 : aucune hausse de la dette, de taxe ou d’impôt pour les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes.  Laurent Wauquiez a réaffirmé  » son  » refus de passer la dettes à  nos  enfants, pour une transition sans augmentation . »

20 millions de taxes épargnés aux habitants et entreprises

Pour 2024, le cap financier est donc  clair : «  toujours aucune hausse d’impôt pour les habitants de notre Région« … sans se priver des recettes venant de la TVA.   Depuis 2016, Auvergne-Rhône-Alpes est la seule Région avec Provence Alpes Côte d’Azur, à avoir baissé sa fiscalité sur les cartes grises. D’autres régions, ont augmenté cette taxe de quelques euros, et Bourgogne Franche Comté l’a augmentée de 15 euros. La recette est minime, mais Laurent Wauquiez en fait un symbole.

Auvergne Rhône-Alpes est aussi la Région qui a mis en place la plus faible taxe sur les carburants. Alors que 8 régions ont porté la Taxe Intérieure sur les Carburants et les Produits Energétiques  ( TICPE )  à  0, 821 euro par hectolitre , Auvergne Rhône-Alpes perçoit une taxe de 0,58 euros par hectolitre.  Cela représente, à la pompe une taxe de 1 centime par litre. Pour un plein de 40 litres représente 40 centimes. A raison de 20 pleins par an, cela représente une économie de 8 euros.  Pour Laurent Wauquiez, cette mesure est une  » mesure salutaire pour le pouvoir d’achat des Auvergnats et Rhônalpins à l’heure de la crise mondiale de l’énergie et de la hausse du prix des carburants qui en découle. »

« Grâce à la bonne gestion de la Région, nous avons rendu 20M€/an de taxe sur les carburants aux habitants de la Région.  » estime Laurent Wauquiez. Mais pour l’opposition de gauche, ces 20 millions  » rendus » pèsent peu par rapport aux recettes issues de la TVA, dont la Région touche comme les autres collectivités, une fraction.

redaction@enviscope.com

 

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