Le secteur des travaux publics décroche

Mille emplois ont de fortes chances de disparaitre en 2014 dans le secteur des travaux publics en Rhône-Alpes en raison de la baisse des dépenses attendues de la part des collectivités en particulier des communes.

En général les années préélectorales sont des années de stabilité. Mais en 2013, les collectivités ont déjà réduit de 4% leur demande. En 2014, année électorale, le secteur attend un net recul de la commande publique locale, surtout de la part des communes qui ont comme compétence les routes, les réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement, les stations d’épuration, des espaces verts, des  infrastructures de transports en commun. La baisse de la commande globale pourrait être de 8% et de 10 % pour le bloc communal qui représente la moitié du marché de 4,1 milliards d’euros sur la région.

Dérive des dépenses de fonctionnement

Une véritable dérive s’est développée depuis des années de la part des collectivités, qui ont augmenté les dépenses de fonctionnement, en particulier les dépenses de personnel. Ces dépenses deviennent obligatoires d’année en année, et réduisent la part des investissements. Si « Lyon » cache la forêt du reste de la Région et si Rhône-Alpes est aussi mieux dotée que d’autres régions, la situation est grave.

L’entretien du réseau routier n’est pas réalisé comme il devrait l’être. Les ouvrages d’art devraient être mieux surveillés. Une bonne partie des réseaux d’adduction d’eau laisse fuir des quantités importantes d’eau potable traitée.

Abandon de l’écotaxe : des recettes en moins

L’abandon de l’écotaxe sur les poids lourds a encore dégradé la situation. « La taxe arrivait dans un climat de refus d’une facilité supplémentaires, mais les professionnels du transport qui l’ont refusée n’ont pas pensé que la taxe devait permettre de mieux entretenir les infrastructures » rappelle Jean-Marc Cornut.

Les conséquences sociales risquent d’être dramatiques.  Un million d’euros investi dans les infrastructures, (réseaux numériques, routes, voies ferrées, etc.) génère neuf emplois directs non délocalisables, en plus de l’amélioration de la qualité de vie et du fonctionnement quotidien. La chute de 4 points des investissements des collectivités en Rhône-Alpes va couter 1 000 emplois. Déjà, le nombre d’apprentis a reculé de 6% dans les centres d’apprentissage de la région, faute d’engagement de la part des entreprises dont les carnets de commandes ont fondu.

Les élus alertés

Les responsables de la FRTP ont alerté les élus, qui lèvent les bras au ciel et avouent leur impuissance. Bien sûr des signes positifs apparaissent, Rhône-Alpes va investir dans le numérique et le projet d’A45 devrait voir le jour.

Mais le secteur des travaux publics veut une visibilité plus globale. C’est pourquoi la Fédération régionale relaie l’action lancée au niveau national en direction des candidats aux élections municipales dans les communes de plus de 5 000 habitants. En Rhône-Alpes, des questionnaires ont été envoyés dans 300 des quelque 2 800 communes de la région. La FRTP entend aider les communes à investir pour l’entretien en lançant un Fonds régional d’investissement, en créant des Conseils de citoyenneté pour débattre des projets souvent mal compris.

michel.deprost@enviscope.com

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