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Le volcanisme a bien provoqué l’extinction de 80 % des espèces il y a 200 millions d’années

Il y a 200 millions d’années, à la limite entre le Trias et le Jurassique, environ 60% des espèces présentes sur Terre ont disparu. On soupçonnait l’activité volcanique et ses rejets de CO2 d’avoir causé le catastrophe. Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) publient les résultats de leur datation qui remet en cause le déroulement du phénomène dans Nature Communications.

Les scientifiques ont longtemps attribué l’anéantissement des espèces entre Trias et Jurassique  aux rejets de gaz dus à une activité volcanique intense dans de vastes régions identifiées par des coulées de basaltes. Une datation fine infirme cette hypothèse: ces couches étaient trop jeunes pour être responsables de l’extinction de masse.

Les scientifiques, dont une équipe de l’UNIGE ont donc cherché de traces magmatiques plus anciennes qui prouveraient le rôle joué par l’activité volcanique dans l’extinction de masse. Dans la Province magmatique de l’Atlantique central (CAMP), qui s’étend sur plusieurs millions de kilomètres carrés de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud et de l’Europe à l’Afrique, les géologues ont trouvé des vastes coulées de basalte. Ces coulées représentent des remontées de magma le long de fissures verticales profondes longues de plusieurs centaines de kilomètres.

« Nous avons alors posé l’hypothèse que ces basaltes sont antérieurs ou contemporains de l’extinction de masse de la limite Trias-Jurassique, et l’avons vérifié cela grâce à nos techniques de datation précise », explique Joshua Davies, chercheur au Département des sciences de la Terre de la Faculté des sciences de l’Université de Genève (UNIGE).

Les basaltes renferment le minéral zircon en quantités minuscules ,  le zircon renfermant lui  même de l’uranium. Ce dernier se désintègre en plomb à une vitesse connue. « En mesurant les concentrations relatives d’uranium et de plomb, il a été possible de dater la cristallisation des minéraux dans une roche à 30 000 ans près, ce qui est extrêmement précis pour des périodes de plus de 200 millions d’années », ajoute Urs Schaltegger, professeur au Département des sciences de la Terre de la Faculté des sciences de l’UNIGE.

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