Tétras-lyre, bartavelle et lagopède : ces trois oiseaux présents en haute montagne sont les gardiens de l’Alpe. Olivier Born les a suivis et en donne de magnifiques images.
Le grand tétras (grand coq de bruyère) a disparu des Alpes, chassé par les fusils mais aussi par la marée des équipements de sports d’hiver, remontées mécaniques et autres remonte-pente qui ont mis la montagne à la portée de millions de vacanciers, au cœur de l’hiver quand les animaux sont les plus fragiles. Le grand tétras a cherché refuge dans l’arc jurassien et dans les Vosges.
Restent dans les Alpes françaises trois de ses cousins, le tétras-lyre, la bartavelle et le lagopède, victimes eux aussi des mêmes phénomènes. Un déséquilibre est en marche, qui mène à la disparition d’espèces dont la perte ne nous apportera que de la nostalgie.
Ces trois espèces, Olivier Born nous invite à les découvrir, sans les déranger, en respectant la charte de la Photo Nature responsable, dans un livre magnifique et sobre, de l’éditeur franco-suisse la Salamandre.
Le tétras-lyre d’abord, petit coq de bruyère encore présent dans les Alpes et dans d’autres massifs comme le Jura, les Vosges ou les Pyrénées. De ce cousin du grand tétras au plumage noir et blanc, à la crête rouge, Olivier Born décrit, photos et textes à l’appui, la formation des couples, la concurrence des mâles. Il rappelle comment notre fuite de la foule vers des lieux reculés nous conduit dans les habitats les plus cachés. Olivier Born nous explique que dans son «igloo», le tétras-lyre entend les pas du marcheur dans la neige et cherche à s’enfuir alors que les calories lui manquent.
La perdrix bartavelle est toute différente. Elle est aussi nuancée que le petit coq noir et blanc est contrasté. Venue des milieux chauds, la bartavelle se plaît dans la rocaille avec laquelle son plumage se confond. Olivier Born nous propose une magnifique galerie de photos d’une extraordinaire finesse qui renvoie dans l’instant la beauté de l’animal.
Le lagopède enfin est le dernier gardien de l’Alpe. Comme la bartavelle se plaît dans les adrets ensoleillés, le lagopède aime la neige. Chacun son habitat. L’oiseau vient du grand froid, des pays de neige où son plumage blanc lui permet de rester discret. Du lagopède, Olivier Born livre encore de belles images, la finesse d’un bec, la douceur des plumes, le vif d’un œil, une poussière de neige, une pause immobile. Des images à admirer sans cesse.
Les Gardiens de l’Alpe, Tétras-lyre, bartavelle, et lagopède, texte et photo Olivier Born, Editions Salamandre, 160 pages, 34 euros.
