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Bétonisation de la montagne : Montgenèvre sur le podium pour les défenseurs de la nature

La station de Montgenèvre (Hautes Alpes)  a lancé dans le cadre d’un lourd projet de remontée mécanique,  d’importants  travaux d’agrandissement d’une retenue collinaire, la destruction de terres agricoles pour de l’immobilier. Les  associations Mountain Wilderness, la Société Alpine de Protection de la Nature, France Nature environnement Hautes Alpes,l’Association pour l’Étude et la Sauvegarde de la vallée de Cervières, Arnica Montana et Escartons   dénoncent la fuite en avant que représente cette course à l’aménagement sur la commune.

 » Par tous ces programmes, Montgenèvre est sur le podium de la fuite en avant qui consiste à aménager toujours plus, sans concertation, sans réfléchir aux impacts néfastes qu’ont ces travaux sur l’environnement à l’échelle locale, et sans prendre en compte les changements radicaux que le changement climatique va nous imposer de façon grandissante. Il serait temps de s’y préparer, de réfléchir aux adaptations nécessaires et aux investissements à réaliser pour aborder au mieux cette nouvelle donne. Pour ce faire, une réflexion collaborative rassemblant tous les acteurs de la montagne est indispensable, travail pour lequel nos associations sont prêtes. » estiment les associations.

Un projet modifié

En 2022, expliquent les associations, une enquête publique  a été réalisée pour le remplacement du télésiège du « Rocher de L’Aigle » par un télésiège 6 places. L’enquête a peine terminée, les associations expliquent apprendre que le projet porte désormais sur une télécabine 10 places. Les services de l’État, alertés et même aiguillonnés par les associations, imposent le dépôt d’un nouveau dossier.

A l’issue du parcours administratif, un permis modificatif est obtenu. Mais selon les associations ce permis  serait  entaché d’irrégularité. En effet, les travaux ayant un impact sur l’environnement, la consultation du public, pourtant obligatoire, n’a pas été réalisée. Un deuxième permis est donc déposé avec consultation du public par voie électronique, mais de pure forme car les travaux sont déjà achevés.
Les associations ne peuvent que  » s’interroger sur le pourquoi d’un tel parcours. Alors que le besoin en concertation n’a jamais été aussi fort, nous condamnons avec fermeté ces méthodes consistant à flirter avec les limites de la légalité et nous nous interrogeons sur l’absence de fermeté des services de l’État. Le mal étant fait, conformément à la réponse de la commune à l’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe), nous demandons un engagement clair et ferme de la commune et de la régie des remontées mécaniques de ne pas exploiter cette télécabine en période estivale notamment pour protéger les riches zones humides de ce versant. »

Biodiversité menacée

Les associations rappellent la richesse géologique du massif du Chenaillet  mondialement reconnue mais les études montrent aussi qu’il abrite aussi une importante biodiversité. Sa protection est à l’étude depuis 1996, et le processus s’accélère puisqu’une réserve naturelle régionale est en projet. Malheureusement, regrettent les associations ,  » ce projet est curieusement absent des études d’impact relatives au télécabine. »  Les associations qui participent activement aux réunions préparatoires pour cette réserve  espèrent des élus des deux communes concernées, Montgenèvre et Cervières,  « un programme ambitieux qui ne se limitera pas à une zone réduite servant d’alibi et de slogan publicitaire. Nous ne cautionnerons jamais une telle décision. »

 

Dans la plus complète opacité, la bassine du lac du Peychier a été considérablement agrandie cet été. La Doire est en principe la seule source d’alimentation de la bassine, or le temps pluvieux ces dernières semaines ne suffit pour expliquer son remplissement très accéléré. Les associations re-demandent  au Préfet des Hautes-Alpes et à ses services que des contrôles soient réalisés pour vérifier l’origine des eaux captées, le respect des débits réservés et celui du volume total d’eau affecté à la neige artificielle.

   Destruction d’espèces protégées

L’immobilier  rappellent justement les associations «  est une constante dans la fuite en avant en montagne et Montgenèvre n’y déroge pas. Le lotissement de Clot-Enjaime va faire disparaître plusieurs hectares de terrain naturel, dont des surfaces agricoles, et entrainera la destruction d’espèces protégées et de leurs habitats. »
L’avis du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) a été cinglant : « S’il a pu être considéré comme pertinent à la fin du XXème siècle, les circonstances actuelles le rendent totalement obsolète. Il est en effet assez incompréhensible que de tels projets d’extension urbaine, qui plus est en montagne sur des milieux sensibles, puissent être validés aujourd’hui compte tenu de la situation globale de l’environnement, des engagements internationaux de la France et des lois récentes sur la protection de la biodiversité, des sols (Zéro artificialisation nette), etc. ».
De plus, il est malhonnête de la part de la commune , estiment les associations «  d’avoir mis en avant dans sa réponse au CSRPN la réalisation de logements pour habitants permanents et saisonniers sur ce lotissement alors que ces derniers ne représentent qu’une petite partie du programme (20 %). Fort de ces constatations, Mountain Wilderness et la SAPN – FNE 05 ont déposé un recours gracieux auprès de Monsieur le Préfet.

redaction@enviscope.com

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