Les responsables de la Fédération régionale des Syndicats d’Exploitants Agricole et les responsables des Jeunes Agriculteurs ont tenu ce lundi à Lyon une conférence de presse devant la direction régionale de l’Environnement pour protester contre l’encadrement administratif trop lourd de l’agriculture.
“La réglementation interdit de planter du maïs à moins de cinq mètres d’un cours d’eau. Un collègue a été verbalisé pour avoir planté à 4,30 mètres, alors que nous ne sommes pas en zone de grandes cultures“. C’est ce type de situation qui crée chez de nombreux agriculteurs de la région un certain “ras le bol”, explique Dominique Despras, éleveur bovin en bio à Claveisolles, dans la Haute Vallée de l’Azergues en plein Beaujolais Vert, président de la Fédération des Syndicats d’exploitants Agricoles du Rhône.
Cet encadrement règlementaire fragilise une agriculture régionale soumise souvent aux conditions de la montagne. “La France a été condamnée pour non respect de la Directive Nitrates, mais cette directive est appliquée de manière uniforme, sans tenir compte des conditions locales d’exploitation. L’application ne tient pas compte du fait que la présence des nitrates est facilitée par le phosphore qui lui est largement relargué dans les eaux urbaines“, explique Adrien Bourlez, président des Jeunes Agriculteurs de Rhône-Alpes, éleveur bovin dans le Haut-Bugey, à Outriaz (1).
77 500 emplois
L’agriculture et l’agro-alimentaire en Rhône-Alpes représentent 77 500 emplois directs en production pour près de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 43 000 emplois en agro-alimentaire pour plus de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Ces chiffres ont été donnés ce lundi, lors d’une conférence de presse par les responsables agricoles de Rhône-Alpes, qui manifestaient contre les complexités règlementaires dont souffre selon eux leur secteur. En tout, l’agriculture régionale représente 130 000 emplois et plus de 12 milliards € de chiffre d’affaires annuel selon la MSA, Recensement, Insee 2011-2013.
Les agriculteurs dénoncent l’augmentation des contraintes administratives et environnementales, un coût du travail plus élevé que chez leurs concurrents européens ou extérieurs à l’Union européenne. Ils refusent “un encadrement bureaucratique franco-français de plus en plus étouffant pour l’activité agricole et une écologie punitive, alors que les agriculteurs sont, par leur métier, des experts du vivant et des territoires” .
Les responsables agricoles attirent l’attention sur “un décrochage régulier de l’agriculture française et régionale“. Ils rappellent dans le même temps aux consommateurs que la Restauration hors domicile sert jusqu’à 75% de viandes rouge ou blanche importées !
“Nous voulons bien respecter des règlements, mais nous sommes concurrencés par des productions qui ne sont pas soumises aux mêmes règles, car le consommateur souhaite des prix plus bas, y compris pour les cantines“, explique Dominique Despras, maire de sa commune.
1) Il est gérant d’un Groupement Agricole d’exploitation en Commun ( GAEC) du Pisseloup, dans ce secteur de montagne du Haut-Bugey.