La base de données TRY sur 69 000 plantes, comprend-elle des données sur les plantes des régions alpines?
Nous avons contribué avec d’autres laboratoires des régions alpines à fournir des données pour la base TRY. Nous avons pu communiquer des données par exemple sur 200 espèces de plantes poussant spontanément sur la station alpine du Lautaret dans les Hautes Alpes.
Nous ne regardons pas seulement les traits, mais aussi les liens entre les traits et la production de biomasse, la rétention de carbone dans le sol. Nous voyons quelles sont les plantes présentes naturellement et comprenons mieux leurs liens avec les milieux.
A quoi peut servir la connaissance des liens entre les plantes et leur milieu?
Ces éléments permettent de comprendre le fonctionnement actuel, mais nous réalisons des scénarios pour des évolutions futures.
Nous pouvons réaliser des modèles qui prennent en compte des évolutions climatique, et voir comment les plantes pourront se comporter quand elles seront soumises à des stress de sécheresse. Cela permet de voir l’impact sur la production de matière végétale.
Quelles applications?
Nous pouvons ainsi comprendre l’impact des évolutions sur des pratiques agricoles, en particulier sur le pastoralisme. Nous pouvons voir comment cette évolution pourra appeler des modifications des pratiques agricoles qui elles-mêmes auront un impact par de répercussions en cascade sur les écosystèmes. Et ces simulations visent à prévoir la situation des systèmes végétaux à l’horizon 2030, une échelle qui permet de mieux prendre en compte les enjeux qu’une projection à 2050.
Recueilli par Michel Deprost michel.deprost@enviscope.com