Deux cents réunions , trois enquêtes publiques, un débat public mené pendant quatre mois, une inflexion des choix initiaux, un débat autour de l’option finale, des réunions avec les riverains : la ligne à haute tension inaugurée le vendredi 4 avril près des Marches ( Savoie) par Dominique Maillard, président du Directoire de RTE, n’est pas seulement une performance technique ou un maillon indispensable pour la circulation de l’électricité en Rhône-Alpes. C’est une opération socialement et environnementalement présentée comme exemplaire.
Capacité insuffisante
Le problème que devait régler Réseau de Transport d’Electricité, filiale d’EDF indépendante dans sa gestion du producteur d’électricité, était épineux. Le réseau d’électricité est interconnecté. L’électricité peut, en cas d’incident, sur une maille du réseau, être acheminée par d’autres mailles. Or, sur le réseau de transport à la tension de 400 000 volts, la ligne Lyon-Chambéry, entre la vallée du Rhône et l’Est de Rhône-Alpes était un maillon faible. Réalisée en 1953, la ligne ne possédait qu’un seul circuit à 400 000 volts. Sa puissance (le débit d’électricité transportable) était d’un million de kilowatts, alors que les lignes plus récentes avaient un débit quatre fois supérieur. En cas d’incident, la ligne pouvait faire provoquer d’autres incidents en cascade. Or, la ligne doit fonctionner, car elle permet d’alimenter en électricité ( d’origine nucléaire) les retenues de quatre sites de production hydroélectriques des Alpes. L’électricité permet de pomper l’eau pour la faire remonter derrière les barrages avant de la turbiner.
Itinéraire par le sud
Le projet de la ligne Haute tension Lyon-Chambéry, a pris en compte au départ deux itinéraires possibles : l’un au nord, entre Saint-Vulbas près de la centrale nucléaire de Bugey, et Grande Ile, en Savoie. Une autre option passait par Grande Ile et Chaffard, en Isère.
Etant donnée l’ampleur du projet, les ministères de l’Industrie et de l’Environnement ont décidé en 2001 l’organisation d’un débat public mis sur pied par la Commission Nationale du Débat Public ( CNDP) qui a elle-même mis en place une commission particulière. C’est en février 2006 que la déclaration d’utilité publique a été obtenue. Les travaux ont duré ensuite dix –huit mois, pour un chantier et un équipement qui a pris en compte l’environnement.
Le chantier a respecté le contrat de service public signé en 2005 par RTE et l’Etat, qui prévoit que les ouvrages nouveaux soient enfouis , ou qu’on supprime des ouvrages existants, sur une longueur au moins équivalente à la longueur des lignes aériennes construites. La nouvelle ligne de 75 kilomètres remplace la ligne ancienne de 75 kilomètres qui a été déposée. Les tranchées forestières sont entretenues de manière à n’élaguer qu’en fonction des impératifs de sécurité. Des équipements ont été installés pour éloigner les oiseaux. L’investissement a été accompagné, à hauteur de 7 millions d’euros, d’un programme d’accompagnement de projet ( 10% de l’investissements). Plus de quinze projets ont été financés : une bibliothèque à Romagnieu, une école maternelle à Domessin, une nouvelle signalétique dans le parc de Chartreuse, une école à Saint-Chef.
La ligne a été mise en service à la fin de 2007.
En savoir plus sur le débat public: http://www.debatpublic.fr/
En savoir plus sur RTE: http://www.rte-france.com/
La ligne en chiffres
150 pylônes démontés, 150 pylônes installés
8000 tonnes de métal
1600 kilomètres de câbles
400 personnes sur le chantier au maximum de l’activité
Cinq groupements de dix entreprises :
– Inabensa,Lebag,Fransemi
– Ineo, Cegelec
– Forclum Energie Services,
– Sag-Thepault,Transel
– Omexom-SEE
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