Patrick Mehlen, directeur du laboratoire « Apoptose, cancer et développement », Unité mixte de recherche CNRS / Centre Léon Bérard / Université Claude Bernard Lyon 1, basé au Centre Léon Bérard, à Lyon, a reçu le Prix de cancérologie fondamentale de la Fondation Simone et Cino del Duca – Fondation de l’Institut de France.
Ce prix récompense chaque année un chercheur de moins de 45 ans, français ou étranger travaillant en France, qui a « permis une avancée de nos connaissances des mécanismes cellulaires conduisant à la transformation tumorale ». Patrick Mehlen avait reçu début octobre le Grand Prix Ruban Rose de la Recherche, d’une valeur de 50 000 euros, pour ses travaux
dans le domaine du cancer du sein. Cet été, les résultats de l’enquête menée en France par l’Université Paris 5 et l’Institut Necker sur 12.500 chercheurs statutaires en sciences du vivant positionnaient Patrick Mehlen premier du classement en cancérologie.
Déclenchement de la mort cellulaire
Le chercheur lyonnais et son équipe ont mis en évidence la notion des récepteurs à dépendance. Le rôle de ces récepteurs situés à la surface des cellules est d’observer l’environnement extérieur de la cellule et de reconnaître une molécule spécifique, le ligand, puis de transmettre deux types de signaux à la cellule. En présence de ligand, le signal est « positif » et ordonne la prolifération, la différenciation ou le guidage cellulaire. En absence de ligand, le signal devient « négatif ». Il induit la mort cellulaire, appelée par les biologistes apoptose.
Le mécanisme permet l’élimination systématique des cellules qui se développent dans un environnement où le ligand n’est pas présent. Dans la majorité des cas, les cellules qui acquièrent des propriétés tumorales sont éliminéesdès qu’elles s’éloignent de leur localisation initiale grâce à la présence de ces récepteurs.
Mais certaines cellules tumorales soit perdent le récepteur, soit produisent elles-mêmes le ligand. Elles ne sont alors plus être dépendante de sa présence dans l’environnement cellulaire pour vivre. Ces cellules permettent alors la formation de tumeurs agressives. L’unité de Patrick Mehlen essaie de mieux comprendre comment ces récepteurs/ligands transmettent le signal de vie/mort dans la cellule afin de pouvoir dans le futur proposer des thérapies qui viseront à réenclencher ce signal de mort de la cellule tumorale.