Delphine BATHO, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt ont présenté aujourd’hui le plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » (EMAA). Le plan a été présenté dans le cadre du débat national sur la transition énergétique qui donnera lieu à une loi de programmation à l’automne.
La France enregistre un retard important pour la valorisation de la biomasse souis forme de biogaz, puis ce dernier étant épuré, sous forme de biométhane présentant les mêmes qualités que le gaz naturel. Plusieurs dizaines d’initiatives sont menées ici et là pour que des exploitants s’approprient une technique éprouvée en particulier en Allemagne.
Le plan s’inscrit dans une double logique, la production d’intrants agricoles produits sur les exploitations et production d’énergie pour l’autoconsommation ou pour le vente pas injection dans les réseaux de collectivités ( ou privés).
La démarche agronomique permet le respect de l’équilibre de la fertilisation, la réduction globale du recours aux intrants extérieurs ( source de dépense) et la substitution de l’azote minéral par l’azote issu des effluents d’élevage. Le biométhane contribue au développement de la production d’énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique de notre pays.
Dans l’ensemble cette valorisation peut apporter de nouvelles activités et de nouvelles recettes au secteur agricole, en réduisant les importations énergétiques. Elle s’inscrit dans l’économie circulaire, dans la bio-économie prônée par l’Europe et dans une économie territoriale. La méthanisation est un des piliers de TEPOS ( Territoires à Energie Positive)
Le plan EMAA permettra une « gestion globale de l’azote » sur les territoires, en valorisant l’azote organique et en diminuant la dépendance de l’agriculture à l’azote minéral, pour une agriculture plus compétitive et plus écologique.
Cela réduira les coûts de fertilisation, limitera la pollution liée à l’azote en mettant à profit les excédents d’azote organique et réduira le recours aux engrais minéraux. Ce plan vise également à développer un modèle français de la méthanisation agricole, privilégiant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français.
Deux milliards d’euros d’investissements
L’objectif du gouvernement est de développer à l’horizon 2020, 1 000 méthaniseurs à la ferme. Cela mobilisera 2 milliards d’euros d’investissement et permettra de créer environ 2 000 emplois pérennes, locaux et non délocalisables.
Le plan prévoit le lancement, en 2013, d’un appel à projets « gestion collective et intégrée de l’azote ». Il prévoit l’optimisation du tarif d’achat pour l’électricité produite à partir de biogaz pour favoriser les projets de méthanisation collective à la ferme. Il inclut a simplification des procédures administratives pour le développement des projets et un meilleur accompagnement des porteurs de projets. Les pouvoirs publics envisagent une filière nationale dans le domaine des équipements de méthanisation et dans le domaine de la valorisation des digestats.