L’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, réunit des députés et des sénateurs qui se penchent sur les dossiers de la science et de la technologie en France. Ils étudient ainsi des questions délicates comme le nucléaire, les nanotechnologies, les OGM.
Le 16 décembre, Claude Birraux, député de Haute Savoie, président depuis le printemps de l’Office ,a organisé une audition publique sur la valorisation de la recherche. La valorisation de la recherche est une activité qui consiste transformer la recherche en un produit ou service ayant une valeur économique ou une valeur sociale.
Cette audition (1) a lieu dans le cadre de l’évaluation faite par l’Office de l’article 19 de la loi programme pour la recherche du 18 avril 2006. L’audition a été ouverte par Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en présence de Claude Allègre, ancien Ministre, chargé de l’organisation des Assises européennes de l’innovation. Valérie Pécresse a rappelé que la priorité est de faire des services de valorisation des pôles de recherche et d’enseignement supérieur de véritables carrefours entre les entreprises de la région et les laboratoires publics.
Dans une économmie mondialisée
Claude Birraux a rappelé l’extrême urgence pour la France de « revenir dans le peloton de tête des pays innovants » . Cette position se situe dans la perspective d’une économie mondialisée où les avancées scientifiques et technologiques sont des ressorts de la compétitivité et de la croissance. Claude Birraux a regretté que le système actuel souffre « d’une extrême concentration des contrats de recherche par certains établissements»
Des freins culturels
Pour Jean-Claude Etienne , premier vice-président de l’Office Parlementaire de l’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, il ne faut pas sous-estimer les « freins culturels» au développement d’une recherche partenariale en France. Geneviève Fioraso a affirmé que les règles de la concurrence imposées par l’Europe étaient souvent contre-productives pour la mise en route de grands projets de recherche rassemblant les acteurs publics et les entreprises. La députée de l’Isère a souhaité que les Européens adoptent une attitude plus pragmatique, la véritable concurrence ne se situant pas au niveau intracommunautaire, mais à l’égard des pays émergents, notamment asiatiques.
Claude Allègre a déclaré que, contrairement aux idées reçues, « le déficit d’innovation en France ne provient pas de la recherche publique mais du secteur privé» car « les dirigeants d’entreprise ne sont pas portés à l’innovation» de par leur formation et ne connaissent pas le monde de la recherche. Claude Birraux a conclu l’audition en rappelant , explique l’information du Sénat, les handicaps de la France, « notamment l’enchevêtrement des structures qui engendre confusion, saupoudrage des crédits et faible professionnalisation des équipes, ne devaient pas faire oublier l’excellence de nos chercheurs issus d’une très longue tradition scientifique»
Cette audition était publique et son compte rendu peut être lu en ligne sur le site de l’Assemblée Nationale, http://www.assemblee-nationale.fr/commissions/opecst-index.asp/.